Culture: la musique en flagrante dépravation des mœurs.

  • Ajouter le 21/06/17
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  • Rédigé Par MenouActu    


  • Mis a jour 21/06/17 à 9:09

Adoucir les cœurs est aujourd'hui très loin de rester la fin première de la production musicale. Seules des insanités en font désormais le fond et la forme.


Obscénité, vulgarité, du verbe bien taillé de façon à exciter tout tabou. Voilà  à quoi rime le septième art à notre ère. Sans aucune pudeur, ni retenue, les artistes-musiciens entonnent, de l'autre bout, le public acquis à la tendance répond à ces vers qui laissent transparaitre l'impudicité que ni Eboa Lotin, ni Francis Bebey, ni Bebey Manga, ni prince Niko MBarga encore moins Brio kan's ou Jonhy Tezanou n'aurait jamais pensé retrouver  dans le lyric musical. Hélas !  La chose a pris une tournure autre qui, paradoxalement trouve un écho on ne peut plus favorable dans les sens du consommateur lambda; sans inquiéter ni celui-ci, ni les maisons de production, ni aucun acteur de la chaine de production, encore moins l'autorité publique et bien plus l'homme de media. Bien au contraire, ces légendes de la fessocalité musicale, de la sexo-musicalité; ces célébrités de la musique du bas ventre ou du bas du dos, les vendeurs de piment et les secoueurs de "cocotiers" sont plutôt relayées à longueur de journée dans les plus grandes chaines de télé et radiodiffusion en direction des mélomanes qui comptent même dans leur rang, les plus religieux qui doivent quand même un temps soit peu oublier les principes saints pour s'oublier aux seins principes adules de tous: y'a quoi même?? En tout cas un tout dans une fête de sacrement de baptême ou autre festivités religieuse et vous pourrez de vous-même mesurer la pesanteur.  Difficile désormais d'employer les verbes faire, entrer, monter, pénétrer sans être interrompu par des esprits tondus qui n'y voient que du sexe. Pire, dans les établissements scolaires où lors des kermesses ou des fêtes de fin d’année, les plus applaudis et primes sont ceux-là qui s'essaient à reproduire ces chorégraphies dénuées de toute vertu pudique. Le « mougou » est celui-ci qui finit une interprétation sans « sanga la petite ». Ose demande bien où nous mène ce monde? C'est la 36e édition de la journée internationale de la musique ce jour et aucune sonnette d'alarme ne pourra être tirée. Par qui d'ailleurs?  Par ces autorités qui continuent de décorer les chanteurs de la bassesse lors des grandes compétitions ou ce public qui partage plutôt bien la « position 74 »  ou la position « vout vout » des chanteuses du bikutsi?

 Des rythmes à la bêtise de k-Tino à leur tremplin.

Le sexe n y est plus un secret. Il se livre en plein air; et « même si c'est sale, on est seulement dedans. » Même les déhanchements, les formes plantureuses et l'accoutrement qui laisse découvrir "le pays bas" dévoilent les intentions machiavéliques de ces célébrités sexistes, pas aussi loin du pornographique, excusez du peu. Et  la tendance est plutôt bien appréciée. « Approchez, regardez! Il y'en a de tous les gouts. Tu veux voir le bas? Tu as combien? J'ai envie de...., je veux un homme qui sait nyongolir dans le filet... »  Surtout rien à faire, aucune censure à pratiquer quand on est tous pris, « à coller la petite, à monter et à descendre ou à danser sur du ‘‘beat’’ » accompagné d’un  bruitage en fond qui laissent croire à un beat d’un genre autre que nous vous l’artiste en question vous laisse imaginer ;  suivez le regard puisque ces mots ne sont plus des mots. Les académiciens parleront certainement de la transcatégorisation grammaticale. La crise morale est à son comble. Le remède des angoisses que représentait autrefois la musique, tue aujourd'hui plus que la maladie elle-même. C’est-à-dire déprave plus qu’elle n'adoucit. Connecté à son WhatsApp, on envoie et en reçoit de tout genre. De ces tapages à un bruit chaotique qui a tout, sauf ce que l’on devrait trouver dans une musique digne du nom. Du moins sauf de ce genre surréaliste qui dit peindre la société actuelle telle qu'elle se présente. Certes la société est en proie aux tares d'ordre divers, mais faut-il éteindre le feu avec du feu? La musique camerounaise doit être repensée et vivement  que l'ivraie soit extirpée dans le secteur. En attendant, nous souhaitons néanmoins bonne fête à ceux-là qui ont su mettre à profit ces espèces sonnantes et trébuchantes  pour mettre le monde entier dans la sauce, et même des présidents ne sont pas en reste.

 Kevin  TIOGO. 

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