Hauts-Plateaux: Que reproche le Préfet à SM Sokoudjou?

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  • Rédigé Par MenouActu    


  • Mis a jour 30/07/20 à 12:23

Les faits décrits par l’autorité administrative pour incriminer le célèbre chef traditionnel, ne correspondent guère à ce que le reporter de La Nouvelle Expression a vu et entendu.


Le 24 juillet dernier, Yampen Ousmanou, préfet du Département des Hauts-Plateaux a saisi SM Jean Rameau Sokoudjou à travers une correspondance ayant en objet « mise en garde». En fait sur la base des informations qui lui ont visiblement été rapportées, l’autorité administrative indique laconiquement que le chef traditionnel a organisé et présidé en son palais, une concertation politique non déclarée le 18 juillet 2020, en violation des dispositions légales en vigueur. Le préfet cite notamment la loi n°90/054 du 19 décembre 1990 et l’article 20 du décret présidentiel 77/245 du 15 juillet 1977. A cause d’une attitude qu’il qualifie de « rébellion » intolérable, l’autorité administrative fait une mise en garde ferme et menace de prendre toutes ses responsabilités en cas de récidive.


Cette mise en garde a en effet suscité une vague de réactions. Chacun, selon sa subjectivité trouvait à soutenir le Préfet ou le doyen des chefs traditionnels du Cameroun (67 ans de règne).


Au moment où les débats sur cette actualité prennent d’autres tournures avec l’entrée en scène des hommes politiques et autres acteurs de la société dans l’optique manifeste de manipuler l’opinion, j’ai trouvé opportun d’ajouter d’autres précisions au compte rendu que j’avais fait en tant que reporter, l’un des rares voire le seul présent à la chefferie du groupement Bamendjou ce fameux 18 juillet 2020 et à avoir enregistré tous les échanges.


Aussitôt entré dans la salle où se trouvaient ses hôtes, SM Sokoudjou a tenu à préciser que les portes et les fenêtres sont ouvertes parce qu’il n’est pas partisan. Et que, ce qu’il dira n’est pas un secret. Le ‘’fo’o’’ a ensuite exprimé le bonheur qu’il ressent chaque fois que des fils du Cameroun viennent le rencontrer afin de prendre des conseils pour la bonne marche du pays. Cela a-t-il précisé, ne date pas d’aujourd’hui. Pour lui, c’est dans la considération que les Camerounais, indépendamment des tribus et des casquettes politiques, lui accordent qu’il trouve la force de continuer son combat. C’est également parce que l’intérêt des Camerounais passe avant tout, qu’il n’a jamais accepté un poste politique, a-t-il insisté. Il a fermement accusé les acteurs politiques de l’opposition d’être autant responsables que le pouvoir en place, de l’état de décrépitude actuel du pays. Il s’est offusqué des relents égoïstes dont ils font montre. Il leur a conseillé de renoncer à tout projet insurrectionnel et à utiliser habillement leur substance grise pour obtenir dans la non-violence, le changement espéré à la tête du pays. Il a dit ne pas en vouloir réellement au régime au pouvoir qui selon lui, a été placé par la France dans le but de perpétuer le colonialisme. Au sujet de la résolution de la crise anglophone, il a dit avoir déposé les réponses concrètes à la Présidence de la République depuis 2008 et attend désespérément une réaction depuis plus d’une décennie.


Dire que SM Sokoudjou est l’organisateur de cette rencontre n’est pas vrai. Car l’organisateur ne s’en cache pas. Il s’agit bien de Djeukam Tchameni qui a mis en place un mouvement dénommé ‘’cadre citoyen de concertation’’ regroupant outre les hommes politiques, les acteurs de la société civile. Tous ont confié être venus prendre conseil auprès de celui qu’ils ont adopté comme modèle.


Cette précision pour le reporter est un devoir : restituer les faits. Au-delà des considérations partisanes qui motivent les énoncés suivis ci et là.


Vivien Tonfack, historien du présent

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