Installation des responsables à la préfectorale : Les sous-préfets de Bandja et Nkong-Ni ont pris le commandement.

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  • Rédigé Par MenouActu    


Les chefs des unités administratives de Bandja et Nkong-Ni viennent d’être solennellement installés par leurs préfets respectifs. Si l’ordonnancement des cérémonies a été partout identique, les défis ont cependant varié selon l’arrondissement


« (…) A ce code de conduite vous devez allier compétence et simplicité, intégrité et loyalisme. Dans la prise en main de votre unité, vous vous pencherez sur la mise sur pied ou la redynamisation des Comités de vigilance par les chefs de villages, dans le domaine de la sécurité. Ici, le village Basseuh est le nid des coupeurs de routes. Le département étant un grand carrefour, le maintien de l’ordre et la sécurité devront être votre cheval de bataille… »

C’est par ces phrases que, dans son discours de transmission du commandement du mardi 3 octobre 2017, monsieur le préfet du Haut-Nkam a commencé à présenter les missions réglementaires et spécifiques, assignées à Fofié Mbouedia Christophe, administrateur civil, tout nouveau sous-préfet de l’arrondissement de Bandja, en remplacement de Sunh Bélé Patrick muté à Jakiri, département du Bui, région du Nord-Ouest.

Egrenant la suite de sa longue liste d’instructions, il a parlé entre autres : du réarmement moral des motos taximen et de l’assainissement de ce secteur où règnent désordre, illégalité et insécurité, tant pour les opérateurs que pour leurs passagers ; de la lutte contre la vente illicite du domaine de l’Etat ; de tact et de délicatesse dans la gestion des litiges territoriaux entre villages et/ou de successions à la tête des chefferies traditionnelles ; de la lutte contre la culture, la commercialisation et/ou la consommation du chanvre indien ; de la vente illicite de médicaments…

Ecoutant toutes ces prescriptions du chef de terre du Haut-Nkam, l’on a été tenté de le rassurer. Car, pour avoir correctement observé Fofié dans sa vie publique et privée à Bafou, bien qu’ayant assez peu côtoyé l’homme, nous pouvons affirmer qu’il donnera plus que satisfaction à son chef, le préfet. Ses états de services à Nkong-Ni dans la Menoua, en témoignent.

Fofié Christophe : le sous-préfet-gendarme est en poste à Bandja.

Le survol de quelques cas tangibles illustrent à merveille ce propos : la maestria avec laquelle il a réglé le problème de succession, à la tête de la chefferie Tsountsi à Bafou ; sa gestion de la guerre de leadership dans le village Ntsinbeu ; sa grande capacité à toujours ménager les susceptibilités des chefs traditionnels, sans jamais mettre à mal l’autorité de l’Etat dont il est dépositaire ; sa capacité à être à l’aise au milieu de gens de toutes couches sociales ; la disponibilité avec laquelle il écoute ses interlocuteurs, grands comme petits ; son sens des médiations impartiales ; son humilité et sa rectitude morale envers les populations…

A tous ces faits d’arme, il convient d’ajouter pour le souligner à double trait, deux choses qui ont par-dessus tout marqué le séjour de quatre ans quatre mois, de cet administrateur civil à la tête de Nkong-Ni. La première est que le sous-préfet Fofié est toujours descendu sur les lieux des braquages armés nocturnes, à la tête d’un détachement de gendarmes, toutes les fois où un coup de fil l’a tenu informé. La seconde chose, toute aussi importante, est le réflexe mémorable de largesse et de partage qui habite l’homme. Le nombre de cadeaux qui lui ont été offerts, tant lors de son départ de Bafou que le jour de son installation à Bandja, semble dire long sur le volume et le poids de ce qu’il à investi dans la Menoua. L’effectif de ceux qui sont partis de la Menoua et de son Bamboutos natal pour l’accompagner à Bandja est aussi révélateur. Dire que deux milliers d’âmes ont fait ce voyage reviendrait à minorer légèrement les chiffres réels.

Cependant, Fofié pourrait rencontrer de gros obstacles, non insurmontables, dans ses initiatives de « (…) battre le rappel de toutes [les] élites, à travers les différents Comités de développement… », même si « (…) cette ressource humaine [est] qualifiée et nantie… » A ce propos, quelques indiscrétions nous ont appris qu’en général, les populations de Bandja s’intéressent très modérément à tout ce qui touche de près ou de loin, à la vie publique locale.

Et là où il n’ajoutera rien de nouveau ou presque à ce qu’ont fait ses prédécesseurs, c’est dans : « (…) L’encadrement efficace des acteurs du monde rural, la restructuration et la relance de la filière café, l’appui conseil pour la diversification et la commercialisation de ce produit, l’éternelle lutte contre le corsage… »

Et la raison est toute simple. Non seulement il n’en a pas le profil mais, mieux, il ne dispose d’aucun moyen matériel, technique et encore moins financier pour se déployer dans cette activité.

La Menoua est, avec le Nord-Ouest, l’autre grand grenier du cannabis en Afrique.

Six jours plus tôt, ce même homme a passé la tête du commandement de l’arrondissement de Nkong-Ni à Abdoulahi Aliou, administrateur civil, à la faveur du décret présidentiel n°217/461du 4 septembre 2017.

Campant la cérémonie dans son cadre, Balungeli Confiance Ebune, préfet de la Menoua, a déclaré : « (…) Un événement tel celui-ci a une raison multiple. Il est une occasion pour les populations locales, de faire connaissance physique avec l’autorité entrante. Il permet ensuite à cette autorité d’avoir un premier contact avec ses administrés, dont un échantillon est toujours présent à la cérémonie. C’est aussi une occasion forte opportune de rappeler au chef d’unité les principes directeurs qui doivent guider son action, dans l’exécution des instructions gouvernementales et dans les initiatives qu’il sera amené à prendre, pour promouvoir le développement local… »

Et présentant à son collaborateur de Nkong-Ni ses missions permanentes à la tête de son arrondissement, il a insisté sur : la promotion du développement économique et social dans la paix et la sécurité ; la gestion des contestations de limites territoriales, avec les arrondissements d’Alou et de Wabanè ; la lutte contre l’insécurité routière ; la lutte contre la criminalité, le grand banditisme, mais aussi contre la culture, la consommation et le trafic du cannabis. Au sujet de la lutte contre le cannabis, des statistiques dignes de foi affirment que l’Ouest, avec la Menoua en tête, et le Nord-Ouest sont les plus grands bassins de production de ce stupéfiant en Afrique.

Nkong-Ni : un arrondissement où l’auxiliaire de l’administration a plus de considération que n’en a le chef de terre.

Pour mener à bien tous ces chantiers, monsieur le préfet a conseillé au sous-préfet des pistes à explorer. De notre côté, nous pensons à lui suggérer de sonder indirectement ses collaborateurs et des gens de son entourage, sur l’approche des Hommes qui a permis à son prédécesseur de se faire adopter par ses administrés.

Car, monsieur le sous-préfet est bien là dans un arrondissement fort apte à passer du blanc immaculé au noir le plus sombre et vis-versa. Il semblerait même que la Menoua, avec Nkong-Ni en tête, est l’un des départements qui écrivent le plus contre les administrateurs civils.

Mais le passage par ce coin là du prééminent Fofié Mbouedia Christophe a apporté la preuve que l’amour de Nkong-Ni, comme l’indique son nom, se mérite au bout d’efforts sincères. Cependant, la composition, qualitative et quantitative, de la délégation qui a accompagné Abdoulahi à Bafou lève un coin de voile sur des perspectives favorables.

L’autre spécificité de l’unité de commandement du chef de terre, Abdoulahi, réside en ce que ses administrés témoignent plus de respect et de considération, pour l’autorité cheffale qu’ils n’en ont, à tort, pour l’autorité administrative. Pourtant, le chef de village n’est qu’un auxiliaire du chef de terre.

Roch Kenfack

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BIO EXPRESS DU SOUS-PREFET DE NKONG-NI

Abdoulahi Aliou.

Né le 28 septembre 1974 à Kontcha, arrondissement de Kontcha, département du Mayo-et-Déo, région de l’Adamaoua.

Titulaire d’une maîtrise obtenue en 2000 à la faculté des Arts, lettres et sciences humaines de l’université de N’gaoundéré.

Administrateur civil.

Marié polygame de deux femmes et père de huit enfants.

Débute son parcours professionnel en 2003 par :

- en 2003, cadre d’appui au ministère de la Fonction publique et de la réforme administrative,

- de 2003 à 2005, chargé d’études assistant n°1 à la technique des études et synthèse de l’ex-direction des ressources au MINFI,

- de mai 2005 à décembre 2006, conseiller aux affaires juridiques et financières auprès du gouverneur de l’ex-province de l’Ouest,

- de décembre 2006 à janvier2011, sous-préfet de l’arrondissement de Kaélé,

- de janvier 2011 jusqu’à sa nomination le 4 septembre passé, à la tête de l’arrondissement deNkong-Ni.

 

BIO EXPRESS DU SOUS-PREFET DE BANDJA

Fofié Mbouedia Christophe.

Né le 6 juillet 1977 à Mbouda.

Titulaire d’une licence en droit public de l’université de Yaoundé II à Soa.

Administrateur civil.

Marié et père de cinq enfants.

Débute sa carrière professionnelle en janvier 2005 par :

- de janvier 2005 à juin 2005, cadre d’appui au MINATD,

- de juin 2005 à avril 2007, cadre d’appui dans les services du gouverneur de la région de l’Est,

- d’avril 2007 à août 2011, 2e adjoint préfectoral de Kumba,

- d’août 2011 à avril 2013, sous-préfet par intérim de Alou (Lebialem)

- d’avril 2013 à septembre 2017, sous-préfet Nkong-Ni jusqu’à sa nomination le 4 septembre dernier, à la tête de l’arrondissement de Bandja.

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