Lutte contre l’insécurité à Dschang : Fin de parcours pour un trio de braqueurs à mains armées.

  • Ajouter le 16/10/17
  • 0 Commentaire
  • 1194
  • Rédigé Par MenouActu    


La police vient de neutraliser un gang de braqueurs qui a sévi à Dschang. Ils auraient sévi dans au moins un hôtel.


Jeudi le 12 octobre 2017, sur les coups de 13 heures 45, un détachement d’une quinzaine de policiers sort du poste de police du commissariat Central de Dschang. Sur les premières marches de l’escalier s’ouvrant sur l’esplanade au pied de la bâtisse, les policiers font un arrêt. Aussitôt, une foule importante de passants et de curieux marquent le pas, pour s’agglutiner autour du spectacle offert à sa vue, dans des postures contemplatives.

La spécificité du spectacle réside en la présence de trois hommes au milieu de policiers. Les poings liés, des pancartes les présentant accrochées autour de leur cou, ce sont de présumés braqueurs. Ils auraient été pris la main dans le sac, dans la nuit du 6 au 7 octobre dernier.

Ils ont pour noms : Téjougeu Bertin alias très doux, chef de gang, détenu à la prison principale de Dschang ; Kana Joseph alias Jo, repris de justice, multirécidiviste, domicilié entre Douala et Kumba, détenteur d’un pistolet automatique, d’un chargeur avec munitions et de trois étuis ; Touoffo Tiomago Turbo Rodolphe alias Touoffo Mohamed, alias Kenfack Joseph Mohamed, détenu à la prison principale de Dschang.

La traque de ce trio commence dans la nuit 29 au 30 septembre. Vers 23 H 30 cette nuit-là, le couple Samo Christian, parti de Yaoundé, vient de poser pied dans la ville. Il décide alors de se loger à l’hôtel du Lac à Foto. Pendant que l’époux se soumet aux formalités d’usage à la réception, la madame traine un moment dans la voiture.

Peut-être attend-elle l’assistance du bagagiste de l’hôtel. Mais toujours est-il que durant cette attente, trois hommes armés pointent le canon de leurs armes sur elle. Après l’avoir rapidement neutralisée, un des braqueurs prend place à ses côtés dans la voiture. Les deux autres font irruption en la réception de l’établissement hôtelier. Ici, les occupants sont dépouillés de tout ce qui peut facilement être dissimulé.

Et selon les mots du commissaire divisionnaire Akam Fonyam Patrick, adjoint au commissaire central de Dschang, le bilan final de ce braquage s’élève « (…) à une importante somme d’argent et à trois téléphones portables emportés… » Malgré une descente presque immédiate de la police sur les lieux et dans les environs, les investigations restent vaines…

L’un des braqueurs serait gardien de nuit dans le chantier d’un ancien régisseur de la prison de Dschang.

Continuant son propos, le commissaire Akam prend un ton affirmatif et victorieux : « (…) Mais une semaine plus tard, dans nuit du 6 au 7 octobre dernier, une patrouille mixte renforcée par des instructions de Balungeli Confiance, préfet de la Menoua, impliquant tout son état major de sécurité a permis d’interpeller plusieurs personnes. Les motifs sont : défaut de carte nationale d’identité et vagabondage nocturne… »

Au nombre de ces personnes, il y a le nommé Téjougeu Bertin alias très doux. En le fouillant, l’un des trois téléphones emportés lors du braquage de l’hôtel du Lac est découvert dans son sac. Aussitôt, une enquête est ouverte. C’est lors des investigations que ce gang est neutralisé, et ses trois membres sont mis à la disposition du procureur de la République.

Alors qu’ils sont exhibés devant des cameras pour les besoins du journal de 20 heures, Téjougeu Bertin alias très doux, le chef du gang présumé, crie son innocence : « (…) C’est vrai que j’étais un têtu, mais ça fait cinq ans que j’ai tourné le dos au vol. J’ai trouvé ce monsieur à Bafoussam. Comme d’habitude, je lui ai demandé de me lancer. Il a sorti cinq téléphones qu’il m’a présentés, en me demandant de faire mon choix et de donner ce que j’ai. Je lui ai donné vingt mille (20 000 Fcfa). Il a refusé. J’ai ajouté trois milles (3 000 Fcfa) et il m’a laissé partir avec un téléphone. (…) Je ne savais pas que ces téléphones avaient été volés à Dschang. Quand la police m’a informé, au cours d’une rafle, que mon téléphone vient d’un braquage à Dschang, je me suis proposé de les aider à arrêter ceux qui m’ont vendu le téléphone… »

Quoi qu’il en soit en ce qui concerne le côté où réside la vérité, des indiscrétions plutôt crédibles sont claires. Des trois personnes arrêtées (en liberté), deux sont officiellement en détention à la prison principale de Dschang. Et l’une de ces deux serait gardien de nuit d’une maison d’habitation en construction, et appartenant à un ancien régisseur de la prison principale de Dschang.

Roch Kenfack

.