Violences sur les avocats au tribunal de Bonanno: Me Penka Michel, ''les Avocats sont certes des justiciables, mais ce sont des justiciables à part''

  • Ajouter le 16/11/20
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  • Rédigé Par MenouActu    


  • Mis a jour 16/11/20 à 9:42

« Les Avocats sont certes des justiciables, mais ce sont des justiciables à part. la rapidité mieux l’empressement à priver de liberté ceux même qui ont vocation à la défendre a pu paraitre comme une provocation justifiant la réaction spontanée des Avocat


Me Penka-Michel, Ancien Conseiller et Trésorier au Conseil de l’Ordre, avocat au barreau du Cameroun.

Suite aux événements du 10 Novembre dernier au Tribunal de Grande Instance de Bonanjo ; une altercation entre les hommes en robe noire, environ 500 avocats et les Forces de Maintien de l’Ordre au cours d’une audience de mise en liberté de deux avocats, écroués en prison notamment Me Wanto Augustin et Me Messouck Jounno Annie Christelle, poursuivis pour «outrage à magistrat», «tentative de corruption» et «escroquerie» ; l’homme de Droit, Me Penka-Michel jette un regard froid et sans complaisance au sujet de cette actualités qui continue de défrayer la chronique.  S’il est dit que nul n’est au-dessus de la loi, les mis en cause dans le cas d’espèce selon Me Penka-Michel (devrait) bénéficie(r) d’un certain encadrement qui ne puisse cependant altérer la valeur qu’incarne la coopération tant que les faits qui lui sont reprocher ne sont pas clairement établis. Lire l’intégralité de la Réction de Me Penka-Michel

‘‘Les Avocats sont certes des justiciables, mais ce sont des justiciables à part’’.

La loi (pénale) les sanctionne de circonstances d’aggravation. A contrario, la même loi devrait leur être appliquée avec toutes les pondérations procédurales dont jouissent les autres citoyens.

En somme, parce qu’ils sont de la famille judiciaire, celle appelée à aider à l’équilibre et à la justice sociale par la recherche et la manifestation de la vérité, les Avocats par la toge qu’ils portent, devraient être RESPECTES, afin de jouir de la crédibilité sociale nécessaire auprès des citoyens.

Car, comment est-ce que l’Avocat pourrait défendre les droits et libertés des citoyens si aux yeux de ces derniers, il ne peut même pas défendre les siens ?

En conséquent, s’empresser de les mettre sous mandat de dépôt alors même qu’ils présentent toutes les garanties de représentation c’est agir avec un empressement puéril et une légèreté blâmable de nature à avoir un relent révocatoire vis à vis d’un corps de métier.

Il est donc tout à fait normal qu’il y ait une réaction d’ensemble en vertu de la règle de SOLIDARITE du corps. Ce ne sont pas les forces de l’ordre qui savent si bien appliquer cette règle qui doivent en faire le reproche aux Avocats.

‘‘Force demeure à la Loi, car LA LOI EST DURE MAIS C’EST LA LOI’’

Les Avocats le savent encore mieux que quiconque. Le seul endroit pour réparer les fautes ou les erreurs de la Justice, c’est encore devant la Justice. Dès lors que la demande de mise en liberté provisoire a été plaidée et mise en délibéré, les Avocats devraient s’y soumettre UN POINT C EST TOUT.  Nous sommes des procéduriers, nous savons pouvoir demander des rabattements, Sinon, dites-moi quelle était la finalité de la réaction de nos confrères à la barre ?

‘‘Les Avocats ne sont pas au-dessus de la Loi’’.

D’aucuns pourraient nous reprocher cela et arguer que nous ne sommes pas au-dessus de la Loi. Mais les Avocats ont-ils jamais dit le contraire ? Nombre de nos Confrères ont été jugés et condamnés devant nos juridictions, sans un soulèvement populaire ni un zeste de solidarité confraternel. Justement parce que les procédures ont été respectées et la vérité a eu le temps de se manifester à tous. Parce que face la VERITE la toge sait se plier. Faire le contraire c’est prêter le flanc et donner des prétextes à ceux qui n’attendent que l’occasion pour nous mater.

‘‘L’Avocat est un Maitre’’

L’adversité est son quotidien. Il doit garder à l’esprit le but final de sa défense et ne pas laisser les émotions, les agressions ni les provocations l’en détourner. Ne point céder à la démagogie de ceux qui des fois pour des raisons inavouées veulent absolument le voir dans la rue. Ne pas non plus rester impassible devant la violation des droits et des libertés. Mais toujours UTILISER LA LOI POUR COMBATTRE LA LOI, La JUSTICE POUR DEMANDER JUSTICE.

‘‘La SOLIDARITE CONFRATERNELLE reste notre dernier rempart contre toute forme d’injustice’’

Là où il y a injustice restons soudes et solidaires, dans l’intérêt même de la JUSTICE.

En somme, ceux qui ont pris la rapide décision de mettre des Avocats sous mandat de dépôt, alors même que leur représentation en justice est certaine, auraient pu anticiper sur cette réaction de solidarité confraternelle. Or la rapidité mieux l’empressement à priver de liberté ceux même qui ont vocation à la défendre a pu paraitre comme une provocation justifiant la réaction spontanée des Avocats.

Par la rédaction de www.menouactuweb.com


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