Dschang, une ville à reconstruire : les marchés, un point de départ

  • Ajouter le 07/01/25
  • 0 Commentaire
  • 286
  • Rédigé Par MenouActu    


  • Mis a jour 07/01/25 à 8:23

Construits à l’époque coloniale, les marchés A et B de Dschang, autrefois poumons économiques de la ville, sont aujourd’hui les témoins d’un passé figé dans le temps.


Leur état actuel reflète non seulement l’abandon dont souffre la ville, mais également un manque criad de vision pour dynamiser l’économie locale.


Des infrastructures obsolètes : un cadre insalubre et inégalement développé


Les marchés A et B de Dschang présentent des disparités frappantes en matière d’infrastructures. Alors que le marché B a bénéficié récemment de la construction de quelques boutiques, ces aménagements restent insuffisants pour répondre aux besoins des commerçants et améliorer l’attractivité du site. Ces boutiques, mal intégrées dans un environnement général vétuste, n’apportent qu’une solution partielle à des problèmes bien plus profonds.


Le marché A, quant à lui, demeure totalement laissé à l’abandon. Aucune initiative de modernisation n’y a été entreprise, laissant les commerçants travailler dans des conditions précaires, sans abris ni équipements adaptés. Cette inaction traduit un manque de considération pour les centaines de personnes qui y gagnent leur vie et pour l’économie locale qui dépend de ces espaces.


Ces infrastructures désuètes et mal entretenues reflètent une gestion communale inégalitaire et inefficace, qui empêche ces marchés de jouer pleinement leur rôle dans le développement économique de Dschang.


Le marché des poulets de Tsinfem : un scandale à ciel ouvert


Du côté de Tsinfem, la situation est encore plus dramatique avec le marché des poulets, totalement laissé à l’abandon. Pourtant, les vendeuses de poulets s’acquittent scrupuleusement de leurs loyers et impôts auprès de la commune. Mais en retour, elles n’obtiennent ni infrastructures adéquates, ni soutien pour développer leur activité.


Les étals improvisés, souvent exposés à la poussière et aux intempéries, rendent les conditions de vente extrêmement pénibles pour ces commerçantes. Les clients, eux, hésitent à fréquenter un marché dans un tel état, ce qui réduit encore davantage les revenus des vendeuses. Ce désintérêt manifeste des autorités pour un secteur aussi vital est un affront à leur engagement et à leur contribution financière à la commune.


Un frein au développement économique local

Ces infrastructures dépassées, combinées à l’abandon du marché de Tsinfem, ne permettent pas aux commerçants de maximiser leurs revenus ni d’attirer une clientèle plus large. Alors que d’autres villes du Cameroun modernisent leurs espaces commerciaux avec des centres adaptés aux réalités contemporaines, Dschang reste prisonnière de structures obsolètes et d’une gestion communale défaillante.


Cette situation limite également la compétitivité des commerçants locaux face à ceux des villes environnantes. Faute d’un cadre moderne et attractif, les opportunités économiques s’évanouissent, laissant la population dans une précarité croissante.


Un potentiel inexploité : un appel à l’action

La modernisation des marchés A, B, et de Tsinfem pourrait redynamiser l’économie locale. Des infrastructures modernes, intégrant des espaces bien aménagés, des systèmes de gestion des déchets, et des installations adaptées, contribueraient à améliorer le quotidien des commerçants tout en attirant plus de clients.


Les autorités locales et les élites de Dschang doivent prendre conscience de l’urgence de la situation. Repenser ces marchés, c’est non seulement honorer leur histoire, mais aussi préparer un avenir prospère pour la ville.


Une mobilisation nécessaire pour le renouveau économique

Dschang ne peut plus se permettre de tourner le dos à son potentiel. Les décideurs doivent prendre des mesures concrètes pour transformer ces vestiges coloniaux et ces espaces abandonnés en moteurs économiques modernes. La réhabilitation des marchés A, B et de Tsinfem offrirait une opportunité unique de relancer l’activité économique tout en revalorisant l’image de la ville.


Ces marchés ne doivent plus être les symboles d’un passé révolu ou d’une gestion négligente, mais les piliers d’un avenir prometteur pour Dschang et ses habitants.

Par SM pour le journal citoyen Menouactu 

.