Honte à nous, ressortissants de la Menoua : une lettre ouverte pour agir face au drame

  • Ajouter le 13/11/24
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  • Rédigé Par MenouActu    


Face au drame de la falaise de Dschang, la Menoua doit s'unir et agir. Un appel à l'action pour les ressortissants de la Menoua vient d'être lancé par le journaliste Benjamin Zebaze.


Dans une lettre ouverte, il lance un appel à l'action pour les ressortissants de la Menoua, les exhortant à se mobiliser face au drame et à prendre des mesures concrètes pour aider les victimes et prévenir de futurs drames.

Lisons plutôt 

FALAISE : HONTE A NOUS, RESSORTISSANTS DE LA MENOUA


Il y a des moments dans la vie où se taire relève de la forfaiture. Que sommes-nous devenus, moi le premier, dans ce beau Département dont nos ancêtres ont toujours été si fiers ? Comment est-ce possible que face au drame qui nous frappe, à travers cet éboulement de terrain à la falaise, qu’on ne nous sente pas concernés ? C’est un véritable scandale.


C’est ce Département qui a enfanté les Abel Kingué, Monseigneur Ndongmo, le Chef Djoumessi Mathias (un ministre de la République vivant dans son village), Monseigneur Wouking, le Député Fondjo, le Maire Vougmo… ?


Je regardé une vidéo terrible hier sur l’excellente chaîne de télévision « Equinoxe Tv » : de voir cette dame qui exhorte les autorités à tout faire pour essayer de retrouver le corps de son époux ; cette adolescente qui ne sait plus à quel Saint se vouer pour avoir la chance de retrouver une grand-mère revenant des champs …m’a tellement fait mal au point de me convaincre qu’il était nécessaire de faire quelque chose, aussi dérisoire soit-elle.


QUE FAIRE ?


Plusieurs possibilités s’offrent à nous : je propose quelques pistes.


1-      Les ressortissants de notre Département doivent réunir tout le Grand-Ouest (Ouest, Nord-Ouest et Sud-Ouest) et tous les Camerounais de bonnes volontés au sein d’une structure pour faire face à ce drame.


Nous devons faire fi de nos égos, de nos convictions politiques et religieuses, de l’antagonisme entre nos villages … pour s’unir face au malheur, comme le faisaient nos ancêtres.


2-      Choisir les responsables


Ce choix est capital car il ne faudrait pas que des gens, comme moi, qui ont des convictions pouvant heurter certaines sensibilités en fassent partie ; tout comme nos frères trop marqués politiquement, afin qu’on ne se disperse pas sur des sujets sans intérêt, compte tenu de la gravité de la situation.


Il est clair qu’avec les élections à venir, beaucoup vont essayer d’infiltrer une telle organisation pour assurer leur avenir politique. Mais de toutes les façons, même si le parti au pouvoir, en grosse difficulté dans le Département lors des dernières consultations électorales, en profite pour nous faire cette route de contournement dont on parle (essentielle pour l’accès aux Régions du Grand-Ouest), nous ne devons pas cracher dessus car lorsqu’on se noie, qu’importe qui vient nous sauver.


Dans notre Département en particulier, dans le Grand-Ouest en général, on devrait pouvoir trouver quelques-uns suffisamment altruistes pour comprendre la noblesse de la tâche qui nous attend.


3-      Les objectifs principaux


 


-          Porter secours aux victimes,


-          Les aider à les enterrer dignement.


-          Soigner les malades


-          Au cas par cas, voir ce qui est possible de faire pour que financièrement, la perte d’un être cher ne détruise complètement les familles des victimes : on doit aider à « pêcher le poisson et non donner du poisson ».


 


COMMENT FAIRE ?


1-      Organisation administrative


Il est impératif de créer une structure légale en évitant de la transformer en une espèce d’Assemblée de « bavards » : du concret, rien que du concret.


2-      La fixation des objectifs chiffrés


3-      Le contrôle des fonds collectés


4-      La transparence dans la gestion avec une publication périodique de tous les états financiers


QUAND NOS PARENTS SE BATTAIENT POUR SAUVER L’UNIVERSITE DE DSCHANG


Nous devons nous inspirer de nos pères. Dans ma jeunesse, Députés, Maires, « élites » de la ville et leurs enfants allaient, pendant les vacances, bénévolement entretenir cette route de la falaise qui n’était pas bitumée.


Notamment, ils s’occupaient des « bambous de Chine » que les colonisateurs avaient plantés pour éviter, justement, les éboulements. Aujourd’hui, je suis meurtri en voyant des personnes inconscientes, couper illégalement ces plantes séculaires.


Il nous faut être dignes de nos prédécesseurs qui ont su se montrer unis chaque fois qu’il a fallu défendre l’Université de Dschang, jalousée par les autres Départements. Je me souviens que face à des attaques incessantes, le Dr Paul Panka, un ancien Maire de la ville, avait décidé d’inviter tous ceux qui comptent dans le Département, afin d’organiser la résistance. A cette époque, SDF et RDPC se livraient une bataille de chiffonniers dans la Menoua et malgré cela, Il avait tenu à ce que l’ex-Maire SDF de Dschang, le truculant Etienne Sonking assiste aux débats, au grand dam du RDPC local.


La Délégation qui s’était rendue chez le Premier Ministre Achidi Achu, en était repartie rassurée de la volonté du gouvernement de garder l’université, dans son entièreté, dans la ville de Dschang : nous devons renouer avec ce type de pratique.


SI NOUS ECHOUONS, QUELLE IMAGE LAISSERIONS-NOUS A NOS ENFANTS ET PETITS ENFANTS ?


Chacun devrait répondre à cette question. Comment terminer sans penser à nos compatriotes du Nord-Ouest, déjà en proie à des violences, et qui ont perdu des êtres chers sur cette route capitale pour rejoindre leur Région.


Que Dieu et nos ancêtres nous protègent.


Benjamin Zebaze


Ndi Nkem Motissong


Contact : zebenjo@yahoo.fr


Phone : 6 79 06 32 39





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