Menoua: des enfants non voyants bloquent l'entrée la mairie de Dshang.

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  • Rédigé Par MenouActu    


  • Mis a jour 08/02/23 à 9:33

Ils demandent au maire d’enlever les scellés sur leurs boutiques à l’entrée du marché A de la ville.



Depuis deux semaines et plus, les boutiques n° 6 et 25 du marché A de Dschang sont sous scellés. Ces boutiques sont gérées depuis plus de 4 décennies par le Centre des Jeunes Aveugles de Dschang.


 C’est dans la boutique n° 6 que les produits artisanaux fabriqués par les pensionnaires du CJAD dans leur atelier professionnel sont exposés. La boutique n° 25 quant à elle est un bar où les non-voyants accompagnés de leurs encadreurs apprennent à vendre la boisson.


Ce sont les revenus de ces deux boutiques qui renforcent la ration alimentaire de ces enfants handicapés visuels issus pour la plupart des familles démunies. Devant l’une des deux boutiques se trouve une station de baby-foot qui fonctionne en journée et dont les revenus sont redistribués à ces jeunes déficients visuels en guise d’agent de beignets.


D’après la demande d’exonération des frais locatifs de ces boutiques adressée au Maire de la commune de Dschang le 31 mai 2021 et à laquelle nous avons accédé, C’est le maire Nguetsa Pascal qui, en 1975 va décider de mettre la boutique n°6 à la disposition du CJAD comme contribution de la municipalité à l’encadrement ainsi qu’à la restauration de ces enfants en plus de la subvention annuelle de 150 000 frs qu’elle lui reversait.


Quant à la boutique n°25, elle a été construite par le CJAD sur un espace offert par feu Dr Panka Paul qui succéda au Maire Nguetsa. L’objectif étant d’accroitre les revenus du centre reconnus résiduels par le magistrat municipal et le rendre plus autonome.


Même ci cette situation a évolué avec les autres maires à l’instar de Etienne SONKIN, Bernard MOMO et Beaudelaire DONFACK, il n’a jamais été demandé au CJAD de payer les 10 000 frs par stand que l’actuel exécutif lui exige. De commun accord, feu Bernard MOMO a demandé une somme symbolique pendant sa mandature et le CJAD s’est engagé à verser 3000 frs par boutique, un engagement qu’il a honoré jusqu’à ce que les données changent avec l’arrivée du maire jacquis KEMLEU. Il est donc demandé au Centre des jeunes aveugles de Dschang de verser 20 000 frs tous les mois au titre de frais locatifs de ces deux stands, somme que la direction de la structure trouve bien entendu exorbitante compte tenu des revenus générés ou même du but visé par ces boutiques qui au-delà du lucratif est essentiellement pédagogique.


D’ailleurs, les gérants de ces boutiques en période scolaires sont rémunérés par Paul TEZANOU quelque soit l’état de la caisse.Comme le CJAD créé par l’aveugle de naissance Paul TEZANOU, plusieurs structures privées d’encadrement des personnes handicapées tendent la main aux partenaires extérieurs de nos jours pour assurer leurs missions. Des missions nobles pour lesquels l’Etat du Cameroun a prévu toutes les facilités à mettre en œuvre pour la plupart par les Collectivités territoriales Décentralisées. Au moment où l’Etat camerounais multiplie les campagnes pour garantir une éducative inclusive pour une société plus juste, il faut noter que les enfants déficients visuels ont besoin d’être entrainés à l’écriture et à la lecture Braille avant de retrouver leurs frères voyants dans les écoles publiques. Une phase importante du processus de leur formation dont l’Etat ne s’occupe presque plus. Seules les œuvres privées comme celle de Dschang s’en chargent.

Comment comprendre donc qu’au moment où l’on s’attend à ce que la Commune de Dschang renforce son appui à cette structure, qu’elle veuille plutôt la spolier davantage mettant en péril la vie des jeunes camerounais qui ne regardent que les revenus générés par ces boutiques. N’est-il pas temps de questionner profondément la compréhension du rôle de ces entités décentralisées dans la mise en œuvre des politiques publiques inclusives impulsées au sommet de l’Etat ? tant on sait que ci et là, des magistrats municipaux ne comprennent en cela que l’acquisition et la distribution des appareillages ? les termes pertinents de la loi du 13 avril 2010 portant promotion et protection des personnes handicapées et son décret d’application de 2018 sont pourtant clairs. Et dire que le Secrétaire Général de la Commune de Dschang est une personne handicapée.

Par la redaction du journal citoyen MenouActu

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