La 36e édition a accouché des sonorités dans les différents lieux choisis pour abriter les grands concerts donnés à l'occasion.

Comme disait le chansonnier camerounais Sergeo polo dans l'une de ses ziks à succès : « On a sékélè toute la nuit ».  Comme de tradition les acolytes du show bizz dans la cité culturelle de la Menoua ont répondu favorable à l'invite des artistes-musiciens qui ont offert à l'occasion de ce 36^e anniversaire de la musique, leur voie d'ange pour adoucir les cœurs et les mœurs. Un écho perceptible d'abord à la salle Manu Dibango de l'Alliance Franco Camerounaise (AFC) de Dschang, où plusieurs artistes, surtout de la génération montante offrent la voie au grand bonheur d’un public relativement jeune. Du Bend skin au Bikutsi ou du Rap en passant par des sonorités locales, les spectateurs n'ont fait qu'en consommer davantage.

Autre lieu, autre genre musical, un autre type de public, un plateau plus relevé. C'est le carrefour des Stars, au marché B de la ville. Des notes y sont distillées  selon le tempo, à l’ endroit d'un public cette fois ci plus mu, et ce, par les grosses pointures de la musique locale rassemblés pour la plupart d'entre eux au sein du Cercle des Artistes musiciens de la Menoua (CERAMM), qui vient d’ailleurs de célébrer son 10e anniversaire puisque créé en 2006. Des rythmes qui ne laissent personne dans l'indifférence. De temps à autres, le podium est pris d'assaut par des spectateurs qui ne manquent pas de mettre la main à la poche après une improvisation d'une chorégraphie avec ou sans façon. Chacun y avait tout son temps, puisqu'à des pareilles circonstances, il faut profiter de la vie. Surtout que ce n'est que jusqu'au petit matin que chacun a regagné son domicile. La nuit fut dense et colorée des ziks au style de Père Rich, Herve Soleil, Marcy Ralph, Pepsy BB, Zoleko Bavoi, Brio Ange, Guy Tsopmo, Oncle Dong et la liste est loin d'être exhaustive. Peut-être qu'il faudrait pour les éditions futures trouver un site plus vaste puisque la musique Menoua au fil des ans prend de l'ampleur et ces lieux qui autrefois ne connaissaient que la prestation d'un groupuscule d'artiste devant un maigre public,  s'avère désormais étroits pour contenir cette masse de va qui continue de se former tout autour de ces fervents défenseurs de la culture locale: C'est la Menoua qui gagne.

Kevin TIOGO