Accident de la circulation: la Falaise de Dschang exorcisée

  • Ajouter le 10/08/21
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  • Rédigé Par MenouActu    


Un rituel visant à conjurer le mauvais esprit qui serait à l’origine des accidents mortels devenus récurrents sur cet axe routier, a été organisé en présence d’un collège de chefs traditionnels et de sociétés sécrètes de la Menoua.



Loin de se laisser convaincre par les explications techniques données à la suite des accidents de la circulation survenus ces derniers temps sur la falaise de Dschang, les chefs traditionnels n’excluent pas l’hypothèse des causes métaphysiques. A l’initiative de SM Djoumessi III Wamba Mathias, un rituel vient d’avoir lieu sur cet axe routier où la vie de plusieurs Camerounais a été abrégée. Le chef du groupement Foréké-Dschang était assisté de son homologue de Fondonnera. 

A plusieurs endroits, choisis pas au hasard, des décoctions ont été versées et des invocations faites dans le strict respect des traditions locales, afin de conjurer les mauvais esprits qui seraient à l’origine de ces multiples accidents de la circulation. A ce rituel, les sociétés secrètes des groupements Fondonnera ont été appelées pour accompagner celle de Foréké-Dschang. « Déjà après l’événement qui s’est produit il fallait laisser un laps de temps pour que les cendres des morts puissent rentrer dans le sol afin que nous puissions venir faire ce que notre coutumes nous recommandent. Dans certaines familles les gens ne meurent que par accident. Cela jusqu’à ce que l’on fasse ce type de cérémonie pour rompre avec le cycle.


 Ce qui nous dérange ce n’est pas la mort- nous savons que nous sommes tous mortels. Mais les circonstances de la mort nous interpellent», a expliqué un notable Foréké-Dschang à nos confrères de Sinotables.com. « Sur le site des 57 morts du 27 janvier 2021, un petit feu a été allumé sans briquet ni allumettes. Je ne sais pas comment expliquer cela. Juste désigner un endroit, s’accorder, conjurer et voir les brindilles déposés se transformer en une petite braise qui rapidement devient aussi un petit feu.

 Sur ce petit feu chaque prêtre se rapproche a aspergé sa part de potion. Tandis que le maitre, à l’aide d’un balaie répand la fine flamme de ce petit feu dans les quatre coins du ciel. Avant de finir par l’usage de son vielle sacoche qu’il balance à gauche, à droite, cogne sur le rocher, sur la chaussée. A chaque mouvement se dégage de ce sac magique un nuage étouffant qui s’évapore dans l’obscurité de la nuit », décrit le reporter Augustin Roger Momokana. « Nous avons fait ces rites dans le but de protéger les personnes qui circulent dans notre territoire. Parce que ces véhicules qui viennent s’écraser à la falaise auraient pu s’écraser ailleurs. 

Pourquoi à la Falaise de Dschang ? Pourquoi toujours à la Falaise de Dschang ? Voilà la raison qui nous a poussés à barrer la voie à ce genre de chose », a expliqué de SM Djoumessi III Wamba Mathias. « Dans la Bible, il est dit que tu paieras jusqu’à ta septième génération. Parfois nous payons les désastres qui ont été causés par nos ancêtres puisque à leur époque c’était la loi du talion. Seuls les plus forts avaient le pouvoir. Une personne pouvait décimer toute une famille afin de s’accaparer de ses biens. Et quand il l’a fait, parfois en enterrant des gens vivants. Il ne s’agit pas d’une bonne mort. Mais ceux qu’il enterre partent en faisant leurs prières et, avec le temps, comme la Bible a pu le démontrer, cela se répercute sur ses descendants », a-t-il renchéri.


Après ces rites, les conducteurs de voitures qui empruntent la falaise de Dschang ont été appelés à faire dorénavant preuve de plus de prudence au volant et à mieux contrôler l’état de leurs véhicules afin que d’éventuels nouveaux cas d’accident n’aient que des causes naturelles.

Au moins 70 morts depuis le début de l’année


Sur la falaise de Dschang, se multipliaient les accidents de la circulation. Depuis le début de l’année, l’on y a enregistré au moins cinq accidents mortels. Celui qui a coûté la vie à plus de personnes, s’est produit fin janvier dernier. Une collision entre un bus de transport en commun et une  au moins 70 personnes.

Source : la nouvelle expression

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