- Ajouter le 30/09/24
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- Rédigé Par MenouActu Suivre @MenouActu
La défaite de l'Aigle Royal de la Menoua en finale de la 63e édition de la Coupe du Cameroun face à Colombe Sportive du Sud n'a étonné personne. En effet, au vu de la saison catastrophique réalisée par le club de Dschang, peu de voix croyaient réellement
Cependant, parvenir jusqu’en finale a été une surprise pour beaucoup, mais cette défaite vient surtout rappeler que l’Aigle a encore beaucoup de travail à faire pour retrouver sa grandeur passée. À travers cette finale perdue, c'est toute une saison de souffrance et de doutes qui s'achève, et pour le club, l'heure est désormais à l'introspection et à la reconstruction.
Le coup d’envoi de cette finale a été donné par le ministre des Sports et de l’Éducation physique, le professeur Narcisse Mouelle Kombi, avec à ses côtés le président de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), Samuel Eto'o Fils. L’événement était présidé par le Premier ministre, chef du gouvernement, Joseph Dion Nguté, représentant personnel du président de la République, Paul Biya. Cette présence d’éminentes autorités montre bien l’importance accordée à cette finale, marquant un moment fort dans le calendrier footballistique national.
Une saison en enfer
La saison 2023-2024 restera gravée dans la mémoire des supporters de l'Aigle Royal de la Menoua, mais pas pour de bonnes raisons. Avec une série de mauvais résultats en championnat, le club a fini par être relégué en division inférieure. Une chute qui, si elle semblait inévitable pour les observateurs avisés, a causé une profonde déception chez les fidèles du club, habitués à voir leur équipe se battre pour des places d'honneur.
L'Aigle n’a jamais su trouver son rythme au cours de cette saison. Les défaites se sont enchaînées, les performances ont été en deçà des attentes, et les changements au sein de l’équipe n’ont pas suffi à redresser la barre. L’entraîneur, souvent critiqué pour ses choix tactiques, n'a jamais réussi à imposer une dynamique positive. Pire, l’équipe a affiché des faiblesses criantes sur tous les plans, que ce soit en défense, où elle a encaissé de nombreux buts, ou en attaque, où elle a manqué d’efficacité.
Cette relégation est un véritable électrochoc pour l'Aigle Royal de la Menoua, un club qui, par le passé, a connu des heures de gloire et qui fait partie du paysage historique du football camerounais. Mais cette descente aux enfers peut également être perçue comme une opportunité de repartir sur de nouvelles bases et de construire un avenir plus solide.
Un parcours en Coupe qui surprend
Paradoxalement, malgré cette saison désastreuse, l’Aigle Royal a su se frayer un chemin jusqu’à la finale de la Coupe du Cameroun. Ce parcours inattendu a surpris plus d’un, et a même redonné espoir aux supporters qui se sont pris à rêver d’un improbable sacre. Mais cette finale, bien que prometteuse, n’a fait que révéler les faiblesses structurelles du club. Face à une équipe de Colombe Sportive du Sud bien en place et mieux organisée, l’Aigle n’a pas su se montrer à la hauteur de l’événement. La défaite, survenue après une prestation terne, a montré une fois de plus que ce club est en perte de vitesse et qu’une profonde remise en question est nécessaire.
L’Aigle Royal de la Menoua tombe ainsi pour la troisième fois en finale de la Coupe du Cameroun après ses défaites de 1958 et 2008. Une malédiction que le club n’a pas su briser cette année. De son côté, la Colombe Sportive du Sud, qui participait pour la première fois à une finale de Coupe du Cameroun, a réalisé une performance exceptionnelle en décrochant son premier sacre. Un véritable exploit pour ce club qui a fait preuve de rigueur et de détermination tout au long de la compétition.
Une reconstruction nécessaire
L’heure est à la reconstruction. Après cette relégation, il est évident que l’Aigle Royal de la Menoua doit repartir de zéro pour redevenir un acteur majeur du football camerounais. Mais comment reconstruire un club qui a perdu son éclat ? Quels sont les ingrédients nécessaires pour redonner des ailes à cet Aigle déplumé ? Voici quelques pistes à explorer.
1. Un recrutement intelligent
La première étape de cette reconstruction passe par un recrutement bien réfléchi. L’Aigle Royal ne peut plus se permettre de faire des erreurs dans le choix de ses joueurs. Il lui faudra des joueurs engagés, talentueux, et désireux de porter haut les couleurs du club. Mais recruter ne suffit pas. Il faut également veiller à l'équilibre de l'équipe, à la cohésion entre les différentes lignes et à la complémentarité des talents. L'Aigle devra s'entourer de joueurs d'expérience capables d'encadrer les plus jeunes, mais aussi de jeunes pépites prêtes à se sacrifier pour le collectif.
Le recrutement doit également s’étendre à des postes spécifiques. En défense, il faudra recruter des joueurs solides et disciplinés pour combler les lacunes qui ont coûté si cher cette saison. En attaque, l’Aigle devra trouver un ou plusieurs buteurs capables de conclure les actions et de faire la différence dans les moments décisifs.
2. Un entraîneur chevronné
Le poste d’entraîneur est sans doute le plus crucial dans cette phase de reconstruction. L’Aigle Royal ne peut plus se permettre de choisir à la légère. Il lui faudra un technicien chevronné, capable de bâtir une équipe solide et de lui inculquer une véritable identité de jeu. Cet entraîneur devra également avoir une vision à long terme pour mener le club vers le haut du tableau.
La capacité de cet entraîneur à travailler sous pression et à tirer le meilleur de ses joueurs sera essentielle. L’Aigle a besoin d’un leader qui saura redonner confiance aux joueurs et aux supporters, et qui saura trouver les solutions tactiques pour faire briller le club à nouveau. Une grande partie de la réussite du projet de reconstruction reposera sur la qualité de cet encadrement technique.
3. Des dirigeants responsables
Enfin, la reconstruction de l’Aigle Royal passe inévitablement par une gestion rigoureuse et responsable au niveau de la direction. Trop souvent, les mauvais résultats sportifs sont la conséquence d’une gestion défaillante en coulisses. Les dirigeants du club devront faire preuve de lucidité, de transparence et de pragmatisme pour mettre en place des réformes structurelles qui permettront au club de fonctionner de manière plus efficace.
Les dirigeants devront notamment repenser l'organisation interne du club, renforcer les relations avec les sponsors et les partenaires, et mobiliser les ressources nécessaires pour investir dans l’équipe et dans les infrastructures. Une gestion saine et rigoureuse est indispensable pour éviter les erreurs du passé et garantir la stabilité du club à long terme.
Reprendre son envol
L’Aigle Royal de la Menoua est à un tournant de son histoire. Cette relégation, bien qu’amère, peut être le point de départ d’une nouvelle ère. Mais pour cela, le club devra impérativement mettre en œuvre des mesures concrètes pour assurer sa reconstruction.
Le chemin sera long et semé d'embûches, mais avec un recrutement intelligent, un entraîneur de qualité, et des dirigeants responsables, l'Aigle peut espérer retrouver son lustre d'antan. Les supporters, quant à eux, devront faire preuve de patience et de solidarité, car la renaissance d’un club ne se fait pas du jour au lendemain.
En conclusion, cette défaite en finale de la 63e édition de la Coupe du Cameroun n’est qu’un rappel des défis à venir pour l’Aigle Royal de la Menoua. C’est aussi un signal d’alarme pour l’équipe dirigeante, qui doit saisir cette opportunité pour initier une véritable révolution au sein du club. Car l’Aigle, malgré ses blessures, peut encore voler haut. Tout dépendra de la capacité du club à apprendre de ses erreurs et à se réinventer pour bâtir un avenir plus radieux.
Par Blaise ETONGTEK pour le journal citoyen MenouActu
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