Déviances culturelles : outré, S.M Fossokeng Solefack sort de ses gongs et dénonce

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  • Rédigé Par MenouActu    


  • Mis a jour 23/11/19 à 16:03

S.M Fossokeng Solefack Simon, chef Batseng’la, chefferie de 3e degré dans l’arrondissement de Nkong-ni n’a pas gardé le sang froid face à la dépravation dans laquelle se laisse aller son peuple lors des cérémonies funéraires.


Constatant que le respect du genre humain fout le camp au fil du temps, l’abandon des us et coutumes, le gardien des traditions lance à travers une circulaire un rappel à l’ordre.

C’est avec amertume que ce chef, l’un des doyens de la Menoua dresse le constat des faits, on ne peut plus saillants.  Dans sa mise au point datée du 12 Novembre 2019, S.M Fossokeng Solefack II Simon déclare : « il m’a été donné de constater que nos traditions sont en train de prendre un coup très sévère ces derniers temps. Le brassage de nos populations fait subir à nos us et coutume des revers terribles. »

En premier chef, la personne humaine. En effet la mort d’homme sous ces cieux semble ne plus provoquer aucun pincement de cœur chez le commun du mortel ; conséquence, aucun respect corps n’est plus donné aux personnes disparues

« Comment comprendre que lors des obsèques dans nos familles nous les transformons en festivités et la consommation d’alcool prime sur le réconfort que les amis et sympathisants devraient apporter aux personnes éprouvées. Dès que quelqu’un a rendu l’âme on organise des festins au lieu d’organiser le deuil comme cela se doit. Et pourtant du vivant du défunt, on ne lui a pas apporté ne serait-ce qu’un comprimé d’aspirine. Franchement, l’être humain a perdu sa valeur chez nous », s’indigne l’autorité traditionnelle qui dit avoir le sentiment que les gens souhaitent désormais la mort de leurs proches afin de festoyer.

Avec regret, il constate qu’« il suffit que quelqu’un ait passé quelques années au monde et sans avoir atteint une maturité requise, on a droit à une grande fête. Et même les mort-nés. C’est dommage !»

Autres points soulignés dans cette mise au point concernent le respect envers les autorités traditionnelles. L’accueil réservé à ces dignitaires dans les cours des deuils et autres événements culturels frisent le mépris. Furent-ils notables ou chefs traditionnels.

Aussi, l’usage qui est désormais fait du patrimoine culturel que nous ont légués nos ancêtres. Avant-gardiste tel qu’on le connait, S.M Fossokeng Solefack II Simon craint le pire. « […..] Nos aïeux ont tout prévu. Ce n’est pas à notre époque que nous allons tout bafouer. Il est grand temps de rappeler nos populations à l’ordre pour qu’elles revêtent les tenues de chez nous en pays Bamiléké. Le Bamiléké digne de ce nom a un patrimoine culturel à défendre à bras le corps. C’est un patrimoine, un héritage que nous ont légués nos ancêtres. Pourquoi le vilipender ? » S’interroge-t-il.

La mise au point fait état de l’urgence qu’il y’a à appliquer les mesures prises par l’autorité traditionnelle sur l’ensemble de son territoire dans l’optique de ramener les uns et les autres sur la bonne voie et redorer le blason de la culture Menoua.

Entre autres décisions, celle invitant les vendeurs de la boisson aux entrées des concessions de deuil ou des funérailles à se tenir à une bonne distance faute de quoi ils verront leurs boissons saisies (puisque considérées en ce moment-là comme panier du deuil) et distribuées aux personnes venues compatir ; aussi le respect dû aux dignitaires traditionnels dépendamment de leur rang social.  Notre gardien des traditions estime que l’organisation des obsèques-funérailles présente mal, et juge mieux que, pour le respect de la mémoire des défunts, les familles doivent laisser couler le temps question de se décharger de la douleur de la disparition de l’être cher avant d’organiser quelques années plus tard les funérailles dues en hommage à ces disparus.

Kévin Tiogo


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