Dschang à bout de souffle : la fermeture de la falaise, une crise sans issue

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  • Rédigé Par MenouActu    


  • Mis a jour 06/01/25 à 6:48

Depuis plusieurs mois, la fermeture de la falaise de Dschang a provoqué une onde de choc économique dans cette ville située au cœur de la région de l'Ouest du Cameroun.


Les prix des produits de consommation de première nécessité ont explosé, plongeant les habitants dans une situation de plus en plus difficile. Entre les agriculteurs locaux dont les productions restent inaccessibles, et les habitants confrontés à une flambée générale des prix, la ville semble à bout de souffle.

    Une inflation dévorante 

Les étals du marché de Dschang, habituellement garnis de fruits et légumes frais, ne sont plus qu’un pâle reflet de ce qu'ils étaient. Les prix ont grimpé en flèche. "Avant, on pouvait acheter un régime de  banane à 500 francs CFA, maintenant, c'est 2000 francs pour un petit régime. C'est devenu insupportable", raconte Dongmo ariane , une habitante de Dschang. Elle ajoute, la voix teintée de frustration : "Même le transport est devenu un luxe. Pour aller à Douala , c’est presque le double du prix habituel."


Les commerçants, eux aussi, ressentent les effets dévastateurs de la fermeture de la falaise. "Les produits qui viennent de Douala arrivent ici après un détour énorme par Kekem, Bafang et Bafoussam. Ce n’est pas étonnant que les prix aient augmenté. Moi-même, je ne peux plus vendre comme avant", confie Jean-Claude lekeulem , un commerçant de fruits et légumes.


L'agonie des agriculteurs


Les fermiers et agriculteurs de la région, autrefois la force motrice de l'économie locale, se retrouvent aujourd'hui dans une impasse. "Nos récoltes pourrissent. Les routes pour aller vendre à Douala  sont de plus en plus longues et coûteuses. Nous ne pouvons plus écouler nos produits. C’est une catastrophe", explique Léonard tsafack, un fermier de Dschang. Les pertes sont énormes. Beaucoup se retrouvent à jeter leur production faute d’acheteurs, tandis que d’autres se résignent à vendre à des prix dérisoires pour éviter une perte totale.


Un transport paralysé


Le secteur du transport est également gravement touché. Les chauffeurs de taxi et de transport interurbain dénoncent l'augmentation des frais de transport, qui met encore plus à mal les revenus des familles.

Certaines moto taxi prennent le risque de gravir une bifurcation à la falaise pour se rentré à Santchou, mais à quel prix ? Il faut payer entre 3500 fcfa et 6000 fcfa.

 "Avant, une course entre Dschang et Melong coûtait 2000 francs CFA. Aujourd'hui, c’est 6000, voire plus", raconte Thierry Kenne, un chauffeur de transport public. "Les clients se font de plus en plus rares. Les gens n’ont plus d’argent pour se déplacer."


Les autorités locales dans l’impasse


Malgré l’ampleur de la crise, les autorités locales semblent désemparées. "Nous sommes dans une situation très difficile", confie un employé de la commune. "La fermeture de la falaise a des conséquences dramatiques pour l’économie locale, mais nous n’avons pas encore de solutions immédiates à proposer." Les appels à l’aide de la population se multiplient, mais la municipalité semble impuissante face à l’urgence.


Des solutions urgentes attendues


Pour les habitants de Dschang, le retour à la normale semble incertain. La réouverture rapide de la falaise n'est pas à l'ordre du jour pour relancer l'économie locale. Mais au-delà de cet impératif, des mesures doivent être prises pour alléger le fardeau économique des citoyens. "Il faut rétablir une solution pour les producteurs et les commerçants, et revoir les prix du transport. Sinon, Dschang va sombrer dans une crise permanente", affirme Caroline, une autre habitante de Dschang.


Le climat d’incertitude


Dans les rues de Dschang, les regards sont lourds, la fatigue se lit sur les visages. Les populations attendent des actes, des décisions, et surtout une issue à une situation qui ne cesse de se dégrader. La fermeture de la falaise de Dschang n’est pas seulement une coupure physique, mais aussi une fracture économique qui plombe le quotidien des citoyens. Une ville en suspens, sous le regard impuissant d'un exécutif communal à court de solutions.


Blaise ETONGTEK pour le journal citoyen Menouactu à

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