À l’aube de 2025, le discours de M. Jacquis Gabriel Kemleu Tchabgou, Maire de Dschang, paru sur la page officielle Facebook de la commune de Dschang ce 31 décembre 2024 nous livre une vision des plus déconnectées de la réalité et des enjeux réels qui

affectent notre commune. Bien que des vœux de santé, de bonheur et de prospérité soient appréciables, leur accompagnement par un discours vague, dénué de substance, frise la maladresse, voire l’opportunisme.

Le Maire commence par souligner une conjoncture économique difficile, sans pour autant en fournir les contours précis, ni les solutions concrètes qu'il entend apporter. On se demande alors comment cette « conjoncture difficile » a été surmontée, car les faits sont loin d’être en accord avec ses affirmations. La population de Dschang, confrontée à des problèmes récurrents comme l’insalubrité, la gestion des infrastructures de base et une économie locale exsangue, aurait préféré entendre des propositions claires et des actions concrètes plutôt que des vœux généraux, dépourvus d'impact tangible sur leur quotidien.

Ensuite, l’énoncé de ses « accomplissements » laisse un goût amer. Il s’enorgueillit de l’« amélioration des conditions de vie », une prétention qui contraste avec les réalités vécues par les habitants, notamment en matière d’assainissement, d'accès à l'eau potable et de sécurité routière. Cette année 2024, marquée les doubles éboulements à la falaise de Dschang dont le passage reste non réhabilité n’a rien de la réussite que le Maire veut bien décrire. Pire encore, le silence sur des projets non aboutis, comme les promesses de réhabilitation de la centrale électrique ou l'amélioration du plateau technique de l'hôpital régional annexe de Dschang, montre l'écart entre les promesses et la réalité du terrain.

La mention du « budget participatif » semble elle aussi être une tentative de se donner une image de modernité politique. Cependant, cette « nouvelle dynamique », loin d’être réellement vécue par les populations, n’est qu’une façade. À quel moment les citoyens ont-ils été véritablement consultés ? Les discussions sur ce budget participatif se sont-elles faites de manière transparente et inclusive ? Les réponses à ces questions restent invisibles, et à l’heure actuelle, la gestion des fonds publics n’a rien d’exemplaire.

Enfin, l’incantation d’un avenir « plus prospère et harmonieux » semble d’un optimisme déconnecté des réalités de la commune. Pour que Dschang devienne un modèle de prospérité, il faudra bien plus que des discours vides de sens. Il faudra des actions mesurées, une gestion rigoureuse et des projets réellement porteurs de changements durables. Les citoyens méritent des résultats tangibles, pas de simples promesses verbales.

Ce discours, plus qu’une déclaration d’intention, apparaît donc comme une tentative désespérée de redorer une image ternie par l'inaction. Au lieu de célébrer des réussites inexistantes, le Maire ferait bien de s’atteler à résoudre les vrais problèmes de Dschang, au lieu de se perdre dans des vœux pieux qui ne trompent plus personne.

Blaise ETONGTEK pour le journal citoyen Menouactu