Examens officiels session de 2017 : Le temps des moissons

  • Ajouter le 04/07/17
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  • Rédigé Par MenouActu    


Les examens officiels de la session 2017 ont commencé à livrer leur verdict depuis quelques jours et des curiosités sont observées de part et d’autres.


Ce sont des youyous à n’en plus finir qu’on a entendu dans les différentes chaumières dimanche dernier à la faveur de la lecture des résultats du BEPC sur les antennes des radios émettant depuis la ville de Dschang. Du coup, les centres d’examen ont été pris d’assaut par les candidats, les parents et autres proches pour témoigner de l’effectivité des résultats. L’équipe de MenouActu n’a pas raté l’occasion de se rendre sur le terrain pour glaner quelques informations croustillantes.

"Le jour des résultats, les larmes vont couler", voilà un chant que maîtrisent la plupart des personnes ayant côtoyé les bancs ou s’étant intéressées de près ou de loin à l’éducation de qualité d’antan qui tend à devenir aujourd’hui une éducation de précarité. Le temps de la moisson a donc sonné et plusieurs curiosités sont observées à la faveur des résultats. Du coup, les babillards deviennent miraculeusement des corbillards. Mais pourquoi chercher loin les causes de certains échecs alors qu’ils ne se trouvent que tout près ?

Certains candidats ont connu des frissons à l’annonce de la lecture des résultats. Et pour preuve, ils ne savaient pas en quelle couleur les membres du jury de délibération devaient écrire leurs noms. Ils ont passé le temps pendant l’année scolaire à aller fréquenter dans les sous-bois, dans les bars et autres gargotes, dans les garçonnières, les kiosques de pari foot et les boîtes de nuit. C’était la vraie école, l’école de la vie qui ne rimait en rien avec la vie de l’école. Loin des livres et cahiers et très proches de la débauche, ces adolescents hédonistes ont donné des spectacles dignes d’une foire aux cancres après les résultats. Au Lycée Bilingue de Dschang, trois cas d’évanouissement ont été enregistrés pour des élèves dont la grammaire vestimentaire témoignait à merveille de leur statut. En principe les fruits avaient tenu la promesse des fleurs et il fallait absolument trouver les témoins de l’échec. A la maison les parents attendent de bonnes nouvelles, bouteilles à la main et cadeaux bien emballés pour féliciter le touriste d’élève. Lycées Classique et de Zenmeh, même spectacle avec le même folklore : des jeunes demoiselles subissent des séances de réanimation ; d’autres fondent en larmes et menacent de se suicider, comme si elles accusaient quelqu’un d’autre d’être l’auteur d’un échec qui a été forgé depuis belle lurette. Dieu merci, pas de place pour les boucs émissaires ! A la vérité, ces élèves d’un genre nouveau, ont juste oublié le chemin de la vraie école, car en écumant les cabarets et autres chambres d’hôtel on pourrait se rendre à l’évidence qu’ils y étaient d’une assiduité à nulle autre pareille, faisant patte blanche sur les heures d’absence.

Les meilleurs établissements restent néanmoins les Lycées Bilingue et Classique qui ont un taux de réussite de plus de 80%. (NDLR : Nous reviendrons sur le classement complet dans un prochain article).

Si certains chefs d’établissement ont rapidement réuni leur état-major pour passer ces résultats au scanner, il reste que les canards boiteux doivent rapidement se remettre en question pour ne pas connaître la même chute dès la rentrée prochaine, car comme le dit si bien le dicton, si rien n’est fait, les mêmes causes risquent de produire les mêmes effets. Surtout aussi ne jamais oublier que "Qui sème le vent récolte la tempête."

Guy Paulin MBATCHOU  

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