Les jours se suivent et se ressemblent pour les populations de l’Ouest-Cameroun qui voient de plus en plus le ciel leur tomber sur la tête.

Nkong ni, Bafou Nzih, Santchou, Fondonera, Bameka et Dschang connaissent de plus en plus des scènes effroyables qui ne manquent pas de susciter moult interrogations. Entre déluges dignes d’un tsunami dans l’arrondissement de Santchou, affaissement de la chaussée à Bameka à cause du provisoirement définitif, voici le futur hôtel de Josué Ngoula qui s’effondre à Dschang emportant dans ses flancs impitoyables plusieurs techniciens y exerçant et de nombreux élèves qui s’y étaient abrités, fuyant une pluie éclair.

Les drames qui se succèdent dans notre région ne laissent personne indifférent si ce ne sont des personnes insensibles à la douleur et aux souffrances humaines. Toute la population de Dschang a marqué sa solidarité lors de ce drame survenu le jeudi noir avec cette bâtisse qui s’est affaissée tel un château de cartes. Aussitôt informées de la situation, les autorités administratives de la ville, ainsi que les forces vives, n’ont pas perdu de temps avant d’effectuer une descente sur les lieux du sinistre. Si les fouilles n’ont jusque là rien dévoilé, malgré la présence des sapeurs-pompiers venus prêter main forte aux nombreux volontaires venus eux aussi aider les agents de la commune, il reste que l’arrivée du numéro un de la région a quelque peu revigoré les badauds qui ont redoublé d’ardeur au travail.

Sur les causes de cet affaissement, rien de concret à dire si ce ne sont la qualité douteuse du matériau utilisé et une étude de terrain quasi inexistante. C’est d’ailleurs cet aspect qui aurait poussé le premier entrepreneur à renoncer à continuer les travaux au troisième niveau. Un refus qui ne va en rien ralentir le propriétaire dans son envie de faire un niveau supplémentaire.

Un drame de plus, peut-être celui de trop dans cette ville universitaire qui est plus que jamais sous les feux des projecteurs en raison des drames qui se multiplient. Des maçons qui ne rejoindront certainement pas leurs familles ce soir et des élèves qui, à coup sûr, ne regagneront les salles de classe que dans l’au-delà à cause de la négligence consciente ou non de certains décideurs dont l’aptitude à corrompre ne cesse de faire des victimes innocentes.

A qui profite le crime ?

Guy Paulin Mbatchou