Inspiration : Transport maritime : le jeune Camerounais Fabrice Tsafack conçoit un bateau

  • Ajouter le 08/09/19
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  • Rédigé Par MenouActu    


L’ingénieur industriel de la première promotion de la faculté de l’Université de Douala option pêche et construction navale vient de réaliser un bateau. Soit une innovation par rapport aux conceptions auxquelles sont habituées les camerounais.


Las des conditions précaires des pirogues et autres embarcations conçues et réalisées au Cameroun, Fabrice Tsafack décide de mettre son génie à la disposition de ses compatriotes. Soit une façon pour lui d’améliorer les conditions de transport et des populations via une embarcation. Pour mieux apprécier sa réalisation, je me rends au lieu-dit Mabanda à Douala, quartier du 4e arrondissement de Douala. Alpicam, une entreprise de transformation de bois est le lieu de référence. Pour me rendre au « quais», j’emprunte un motocycle pour le lieu-dit «côté anglophone». Des scieries de bois inondent les lieux. Il m’a fallu quelques pas pour apercevoir un bateau. Contrairement à ceux qui accostent sur les rivages, il est coloré. Blanc de l’intérieur et bleu de l’extérieur, le bateau ne peut passer inaperçu. D’ailleurs, j’en suis tombée amoureuse au premier regard, au point de m’y voir assise, traversant le fleuve Wouri en plein saison sèche, tout en dégustant un bon jus de papaye. C’est le bijou des riverains et des employés des scieries construites autour, et le mien aussi. N’étant pas vraiment comme les bateaux et yachts que je vois très souvent à la télévision, je n’hésite pas à appeler cela une pirogue. En un laps de temps, Fabrice me reprend en disant qu’il ne s’agit pas d’une pirogue, mais d’un bateau léger encore appelé embarcation lourde. A vrai dire, je n’y comprends rien, mais je respecte son choix. Il poursuit son explication en disant que son joyau, conçu en bois,  est long de 12 mètres et large de 3 mètres. Sa vitesse maximale autorisée est de 33 à 35 km/heure, soit 18 nœuds en vitesse maritime. « Il a une capacité de 15 tonnes, avec une propulsion maximale de 135 chevaux. C’est un bateau conçu pour le transport de biens et de personnes», va-t-il développer.

De la précarité à la modernité


Conçu dans le but d’améliorer les conditions de transport entre Douala et ses presqu’îles, le projet a été pensé en vue d’améliorer l’outil principal de ce secteur économique très important. Surtout avec la précarité des conditions de travail au Cameroun, elles qui sont peu optimisées à causes des conséquences tels que les chavirages, la perte de temps, les dépenses en carburants, les passagers et marchandises exposés aux intempéries etc.  

Pour remédier à cela, l’ingénieur industriel option pêche et construction navale a mis en place plusieurs innovations, dont une soute permettant de mettre la marchandise à l’abri de la pluie. Celle-ci peut également être utilisée comme une couchette. Comme autre amélioration, l’embarcation comprend un habitacle, encore appelé tente, qui permet à l’équipage d’être à l’abri du soleil et des pluies. Quant aux récurrentes et abondantes entrées d’eau auxquelles sont très souvent confrontés les piroguiers, Fabrice affirme que son embarcation n’en souffrira pas. «Nous avons intégré une politique de double peau. Une première qui permet de résister, et  une seconde entrecroisée qui vient renforcer l’étanchéité et permettre de travailler  son état de surface», explique le concepteur. «Le bateau n’aura pas des entrées d’eau importantes comme les pirogues qui sont présentement utilisées», ajoute l’ingénieur. Ces innovations viennent, indique-t-il, résoudre les problèmes de dépenses au niveau de la maintenance du navire. Notamment avec la réduction des coûts de maintenance de fonctionnement.


Texte : Michele Ebongue.

Source : Culture Ebene

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