Nommé par décret du 22 mai 2017, ACHA NKWENTI GILBERT, Administrateur Civil Principal, est le quatrième sous-préfet de l’histoire de cet arrondissement dernier né des six que compte le département du savoir.

Après MENZEPO EMMANUEL qui fut le premier, aujourd’hui muté dans l’arrondissement de MENGONE région du Sud, puis GIDEON TAJONG fut le deuxième qui malheureusement décède en pleine fonction en février 2014, et LANYUY HARRY NGWANY qui fut le troisième, a été promu par décret du 13 avril 2017 Secrétaire Général des services du gouverneur du Nord-Ouest.

Créé par décret du 23 avril 2007 du Président de la République, l’arrondissement de Fongo-Tongo compte deux groupements à savoir : Fongo-Tongo et Fossong-Ellelem. Benjamin des arrondissements de la Menoua, Fongo-Tongo partage une bonne frontière avec les arrondissements de Dschang, de Nkong-Ni dans la Menoua région de l’Ouest d’une part et d’Alou et Wabane dans le Lebialem région du Sud-Ouest d’autre part.

Doté de deux lycées dont un bilingue, de quatre CES dont deux bilingues, d’un CETIC à cycle complet et à effectif considérable, d’un collège privé créé en 1986, d’une trentaine d’écoles primaires et maternelles, l’arrondissement de Fongo-Tongo s’impose par une carte scolaire respectable.

Très respectable aussi la carte sanitaire de l’arrondissement qui brille aujourd’hui par une pléthore de centres de santé intégré de par l’unité administrative. Dans ce registre de présentation et sous l’angle touristique, Fongo-Tongo regorge deux sites touristiques qui font la fierté de la république en international. Il s’agit des chutes de Mami-watta et des groupes de Ndemvoh qui imposent une attraction mondiale.

Sur le plan des opinions, le nombre des partis politiques témoigne à suffisance la vivacité des visions différentes et le libre choix de citoyens dans toute prise de décision démocratique. Toute fois sur le terrain, on note une avance du RDPC qui est aux commandes de la mairie depuis sa création en 2007. D’ailleurs il règne sans partage au conseil municipal avec 25 conseillers sur les 25 siégeant. Malgré cette nette avance, le parti des flammes est talonné par plusieurs autres formations politiques : d’abord le SDF qui constitue à chaque consultation électorale un adversaire redouble. Ensuite le MRC qui impose véritablement ses marques et affiche clairement ses ambitions dans la renaissance. Enfin d’autres formations politiques plus ou moins importantes jouant à chaque fois les arbitrages.

Comme tout arrondissement de l’ouest Cameroun, l’arrondissement de Fongo-Tongo se démarque par ses chefferies traditionnelles. Dans l’ensemble, l’arrondissement compte deux chefferies traditionnelles de 2^ème degré et sept chefferies traditionnelles de 3^ème degré homologuées toutes par le gouvernement de la république (même comme sur le terrain on note une soixantaine de chefferies traditionnelles).

Sur le plan sécuritaire, Fongo-Tongo respectueux des institutions de la république est un modèle du vivre ensemble qui malheureusement a complètement perdu le sommeil au niveau de sa frontière avec ses voisins du Sud-Ouest. Ici, les attaques sanglantes, meurtrières et répétitives rendent difficile la cohésion sociale et endeuillent au quotidien les populations de Fongo-Tongo.

Depuis juin 2006, date de la première incursion meurtrière des voisins sur les Fongo-Tongo, la terreur et le traumatisme atteignent de proportions inquiétantes au fur et à mesure que les jours passent. Depuis cette date tristement célèbre pour les Fongo-Tongo, le groupement est devenu malheureusement un véritable laboratoire de tuerie humaine orchestrée par ses voisins du Sud-Ouest qui multiplient les envahissements, les agressions, les menaces et les incursions sataniques les unes plus dangereuses que les autres.

Au cours de la dernière incursion barbare de ces voisins d’un autre genre, il y’a quelques moi, Fongo-Tongo a de nouveau essuyé de défaites historiques estampillées de lourdes pertes. Dans ce cahier sombre et triste, on enregistre plusieurs Fongo-Tongo grièvement blessés, une série de maisons incendiées, bon nombre de plantations rasées, plusieurs troupeaux de bœufs et de moutons enlevés et un traumatisme psychologique jamais égalé. Cette barbarie administrée aux Fongo-Tongo ne pouvait laisser indifférente l’autorité de l’Etat dans un pays où la paix est sacrée et non négociable. C’est dans cette logique que les Gouverneurs de Régions concernées (Ouest et Sud-Ouest) se sont saisis de l’affaire non sans prendre de sérieuses mesures conservatoires qui s’imposent pour une paix éphémère entre les deux groupements qui se regardaient en chiens de faïence en attendant que Yaoundé se prononce.

A quand donc la résolution définitive de ce conflit qui constitue une véritable épine dans les chaussures des Fongo-Tongo ? C’est peut-être déjà le premier dossier brûlant sur la table du nouveau Sous-préfet, Alors Monsieur le Sous-préfet, vous êtes le bienvenu à Fongo-Tongo ! 

Ermann Romeèo Tsanou