Panafricanistes, questions de stratégies!

  • Ajouter le 24/08/17
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Par Yemele Fometio


Dès le début des razzias négrières, les africains dans les Amériques ont nourri le rêve d’un Etat africain uni, seul capable de mettre fin à leur souffrance. Après leur victoire sur les puissances européennes qui les avaient réduit en esclavage, ils étaient toujours convaincus que cette liberté durement acquise n’aura de sens que si en Afrique un Etat continental puissant et uni pouvait être construit pour préserver cette liberté. Des leaders comme Georges Padmore et Marcus Garvey ont convoqué plusieurs conférences panafricaines après la deuxième guerre mondiale pour poser les bases de cet Etat continental qui sera bénéfique à tous les africains. Ces conférences touchaient plus les africains d’expression anglaise. Du côté francophone, Houphouët Boigny a nourri le même rêve en créant le RDA (Rassemblement Démocratique Africain), réunissant les mouvements africains en lutte contre les colonisateurs européens afin de coordonner ces mouvements pour parvenir à un grand Etat africain uni à l’indépendance. Mais la trahison de Houphouët Boigny n’a pas permis à ce rêve de se réaliser. Du côté des conférences panafricaines, c’était aussi un échec. L’Afrique est arrivée à l’indépendance étant divisée en petits Etats incapables de se défendre et obligés de se retourner vers les anciens colons pour demander des aides multiformes.

Ces pays africains nouvellement indépendants étaient convaincus que cette indépendance sera de courte durée, et n’aura pas tout son contenu, s’ils ne fédéraient pas pour construire un Etat continental puissant, seul capable de garantir leur liberté et les empêcher de retomber dans une nouvelle domination de l’Europe. A ce sujet, les leaders étaient divisés sur la manière de parvenir à cet Etat continental. Pour les révolutionnaires qui avaient une vision du continent, il fallait construire immédiatement cet Etat avec un gouvernement, un drapeau, une armée, une monnaie, bref tous les emblèmes d’un Etat. Pour d’autres, qui ont été installé aux pouvoirs de leurs pays respectifs par les anciennes puissances coloniales, il fallait organiser cette unité. C’est cette seconde thèse qui a triomphé et en 1963, les chefs d’Etat africains se réunissaient à Addis-Abeba pour créer l’Organisation de l’Unité Africaine.

En 2000, cette organisation n’a toujours pas construit l’Etat continental tant rêvé. Elle est devenue un lieu de retrouvailles de chefs d’Etat africains pour discuter de leurs problèmes. Ce qui amène le président de la Libye Mouammar Al Kadhafi à proposer de faire muter l’organisation en Union Africaine, ce qui donnerait plus d’impression d’être dans un Etat uni. Mouammar Kadhafi envisage la création d’une banque centrale africaine devant imprimer la future monnaie continentale, une armée continentale de 2 millions d’hommes, un Fond Monétaire Africaine, bref il envisage le lancement de cet Etat continental. Mais son assassinat stoppe ces projets. 17 ans après la mutation de l’OUA en UA, l’Etat continental n’existe toujours pas.

Entre temps, compte tenu du laxisme des chefs d’Etat africains et des différents échecs dans la construction de cet Etat continental à partir du sommet, plusieurs mouvements panafricanistes se sont créés pour construire cet Etat continental à partir de la base. Mais ces mouvements panafricanistes multiplient des erreurs qui ne leur permettront pas de réussir. Cet article vise principalement à attirer l’attention de ces mouvements sur les dangers qui nous guettent dans les différents mouvements panafricanistes.

I- Les dangers qui nous guettent

A- L’égoïsme

En Afrique, nous nous considérons souvent comme le peuple le plus solidaire de la planète. Nous vantons sans cesse cette solidarité africaine et critiquons l’égoïsme de l’Europe. Nous accusons les européens de ne pas saluer assez leurs voisins. Nous les accusons de ne pas avoir cet esprit de partage, de ne pas manger ensemble dans un même plat, de ne pas prendre soin des enfants de leurs frères, de ne pas construire de grandes familles où tous les membres sont considérés comme des frères. Parce que nous le faisons et c’est notre plus grande qualité. Mais au fond nous ne sommes pas solidaires. Nous sommes le peuple le moins solidaire de la planète, et c’est pour cela que nous sommes la proie de tous les autres peuples. La solidarité ne se résume pas à saluer ses voisins et à construire des grandes familles africaines : Cela c’est la gentillesse. On parle de solidarité quand les membres du groupe sont prêts à donner leurs vies pour défendre le groupe. Sur ce point, nous sommes au bas de l’échelle. On parle de solidarité quand les membres d’un groupe sont capables de s’entraider mutuellement pour mener à bien leurs projets.

En Décembre 2016, un de nos camarades panafricaniste Jocelain Fouetlefack, dirigeant du groupe panafricaniste le Think Tank Syncito a réuni les dirigeants des différents groupes panafricains de watsapp pour créer un nouveau groupe qu’il a appelé le Noyau dur du leader. Nous nous sommes accordé que ce groupe devait être un groupe fédéral. On devait désormais animer nos différents groupes panafricains à travers ce groupe. Les décisions devaient être prises dans ce groupe pour être appliquées dans les différents groupes panafricanistes que nous dirigions. L’idée était très bonne, mais j’ai été le seul à annoncer l’existence de cette plateforme fédérale dans le groupe de la Ligue Associative Africaine que je dirige. Les autres groupes n’ont pas annoncé l’existence de ce groupe fédéral dans leurs différents groupes. Nous avons décidé dans le groupe fédéral que nous devons choisir chaque mois un thème de débat qui devait être débattu successivement dans les différents groupes panafricanistes. Chaque dirigeant a choisi le jour où le débat devait se faire dans le groupe panafricaniste qu’il dirige à Watsapp. Mais seul le groupe de la Ligue Associative Africaine a tenu ce débat. Le Think Tank Syncito a tenu le débat, mais l’a couplé avec un autre débat, ce qui a réduit la portée du débat. Malgré mon insistance à faire jouer à ce groupe fédéral son rôle, il est devenu tout simplement un groupe mort, avec des propositions sans réponses des autres dirigeants. Ceci n’est pas le seul cas.

L’égoïsme est le plus grand danger qui guette les mouvements panafricanistes. Cet égoïsme a fait notre faiblesse jusqu’ici et il le fera encore. Il y a une multitude de mouvements panafricanistes faibles, divisés, incapables de se prendre en charge. Le nombre élevé de ces mouvements, loin de traduire la gestation d’une société qui est prête à opérer des mutations profondes et à ressaisir son destin, témoigne de l’égoïsme des leaders panafricanistes.

- Etre président à tout prix

Beaucoup de présidents ignorent le travail que leur réserve le poste de président. Tout ce qui leur importe c’est ce titre de président. Dans une société africaine qui met plus d’accent sur le paraitre, ces présidents achètent des vestes coûteuses. Quand ils passent dans la société, on les appelle « président ». Les jeunes filles les regardent avec admiration et ils peuvent profiter de leur titre pour avoir quelques-unes. Toute l’activité qu’ils font souvent par an c’est organiser des fêtes où ils seront à l’honneur. Ce sont eux qui représentent toujours le mouvement dans les autres plateformes et dans les média, comme s’ils étaient seuls dans le mouvement. Ils ignorent que le président est le principal responsable du mouvement. La réussite ou l’échec du mouvement lui incombe en premier. Il doit penser la stratégie pour relever le mouvement, réfléchir sur l’autonomisation du mouvement, veiller à ce que tous les responsables mènent les tâches qui leur ont été confiées. Le rôle de président et ses fonctions doivent donc être redéfinis dans les mouvements panafricanistes.

- Prendre la présidence du mouvement ou créer une scission

Certains leaders panafricanistes qui se trouvent dans les mouvements ont pour seule ambition de se construire une personnalité suffisante leur permettant de créer leurs propres mouvements où ils auront le titre de « président ». La plupart des leaders s’en foutent de la réussite du mouvement. Ils souhaitent même intérieurement que le mouvement échoue, ce qui leur donnera la raison suffisante pour pouvoir construire le leur. Ils ne paient souvent pas leurs cotisations. Dès que le président de l’association commet une faute, ils le critiquent de la plus brute des manières pour montrer aux autres membres qu’ils sont les seuls qualifiés pour mener les destinés du mouvement. Ils aiment prendre les devants de la scène. Face à une situation, quand ils ont une solution, ils ne la donnent pas. Ils attendent lors des assemblées pour donner leurs propositions, afin de se forger une personnalité au sein des membres et les préparer à les suivre le moment venu. Ces leaders sont souvent des dirigeants du mouvement, donc assez proches de la présidence du mouvement. Tout en étant membres du mouvement, ils construisent dans l’ombre un autre.

Cet égoïsme ne peut pas permettre au panafricanisme d’évoluer puisqu’il y aura une multitude de petites pensées, de petits mouvements. Aucun ne sera capable de porter le rêve de l’Etat africain uni. C’est également l’une des raisons pour lesquelles la nation africaine a échoué jusqu’ici. Beaucoup de présidents veulent garder leurs titres. Leur naïveté et leur idiotie ne leur permettent pas de comprendre que ce titre de président ne vaut rien. Seuls ils ne peuvent pas résister à l’impérialisme. En perdant ce titre au profit d’un autre, ils auront l’assurance d’être en sécurité dans un Etat continental plus grand plus puissant et par conséquent impossible à soumettre.

- Des chefs qui considèrent des mouvements comme leur appartenance

Certains chefs, parce qu’ils ont été les principaux initiateurs du mouvement panafricaniste, croient que ce mouvement est leur appartenance. Ils trônent à la tête du mouvement et ne rêvent pas un jour de quitter. En se comportant ainsi, le mouvement se trouve sérieusement affaibli, puisque les autres forces progressistes qui auraient mieux conduit le mouvement se sentent bloquées. Les autres membres perdent de patience et s’en vont créer d’autres mouvements, pour ceux qui tiennent encore à l’idée. D’autres se découragent tout simplement et perdent espoir à la cause. Il faut relativiser ce point. Parfois le fait de croire que le mouvement leur appartient est aussi encouragé par le désintérêt des membres.

- Des leaders qui utilisent le panafricanisme comme tremplin politique

Beaucoup de leaders qui se disent panafricanistes ne militent pas pour la construction de l’Etat africain uni. Ils savent que le panafricanisme est aujourd’hui très influent en Afrique, grâce à l’apport de la chaine de télévision Afrique Media et autres chaines panafricaines qui ont vulgarisé le concept. Le panafricanisme, devenu symbole de la résistance à l’impérialisme séduit les populations. Les leaders, sachant ce fait, se cachent derrière cette idéologie pour se bâtir une carrière politique. Ils n’ont rien de panafricanistes. Nous ne réfutons pas ici le fait qu’un panafricanisme joue un rôle politique. Il est même encouragé que les panafricanistes soient des hommes politiques comme nous le verrons plus loin, mais utiliser le panafricanisme comme simple moyen pour se bâtir une personnalité politique c’est de l’ingratitude.

- Les membres qui ne cotisent pas

Un mouvement vit d’abord grâce aux cotisations des membres. Nous les mouvements panafricanistes critiquons beaucoup l’Union Africaine et l’accusons de dépendre de l’extérieur pour son budget de fonctionnement. Mais au fond on peut se demander combien les Etats membres cotisent par an. Là est la vraie question. Un mouvement a besoin de moyens pour fonctionner. Même s’il peut demander du soutien, ce soutien doit venir compléter les cotisations des membres. Or la plupart des membres sont égoïstes, plusieurs n’adhère pas dans le mouvement pour le construire, mais parce qu’ils ont espoir qu’un jour le mouvement pourra être financé par l’Union Européenne ou les organisations internationales. Dans ce cas, étant membre, ils exigeront leur part lors du partage de ce financement. Quand ils ne sentent aucune subvention proche, ils ne cotisent pas. Les membres sont contents des avancés du mouvement. Ils s’en vantent même dans les quartiers. Mais ils ne cotisent pas pour que l’aventure continue. Tous les mouvements panafricanistes sont confrontés à cette triste réalité. Même la Ligue Associative Africaine qui est devenue le deuxième mouvement panafricaniste le plus important du continent après l’Union Africaine est confrontée à la même réalité. Cette situation impose un sacrifice insupportable de la part de quelques membres engagés qui se trouvent obligés d’assurer seuls les dépenses du mouvement. Bien évidemment ils se fatiguent à un niveau, puisqu’ils ont également leurs vies à construire. Pour survivre, les mouvements panafricanistes sont obligés de se tourner vers l’Europe qu’ils critiquent pourtant. Quand ils reçoivent des subventions de l’Europe, ils ne peuvent plus mener parfaitement leur combat puisqu’ils auront peur d’indexer l’Europe qui les finance. Le rêve de la nation africaine unie s’estompe peu à peu. Ce sont les mêmes membres qui n’ont pas cotisé et ont obligé le mouvement à dépendre de l’Europe qui sont les premiers à accuser les dirigeants d’avoir trahi le combat.

Les dirigeants qui font des sacrifices immenses pour faire vivre le mouvement ont souvent tendance, à raison, à considérer le mouvement comme leur appartenance. Parfois tous les sièges du mouvement ont été construits et équipés par eux. Tout ce qui existe dans le mouvement est souvent le fruit de leurs sacrifices. Parfois les égoïstes subalternes, qui disposent pourtant de moyens considérables pour soutenir le mouvement et ne le font pas se mettent à les critiquer et à chercher à prendre la direction du mouvement. La démocratie l’exigeant, certains leaders refusent de faire de grands sacrifices au nom du mouvement, puisque la plupart de temps leurs successeurs viennent dilapider tout ce qu’ils ont mis du temps pour construire.

- Des dirigeants qui frustrent leurs membres

Dans nos mouvements panafricanistes, nous sommes souvent confrontés à une réalité : celle de la frustration des membres par les dirigeants. Chaque homme tient à être respecté, écouté et compris. Les dirigeants des mouvements panafricanistes se comportent souvent comme des princes. Ils grondent les membres, les insultent. Cette situation ne peut pas permettre au mouvement d’avancer puisque des frustrations vont se créer. Nous ne disons pas que le dirigeant n’a aucun droit de gronder un membres, mais que ce soit dans des cas de fautes graves. Même dans ce cas, en grondant le membre, le dirigeant doit le respecter. Les dirigeants, s’ils veulent faire des reproches à un membre, peuvent le faire en privé, et avec tout le respect possible.

Si des membres font un travail et que cela rapporte un peu d’argent, si cet argent ne doit pas entrer dans les caisses du mouvement, il doit être partagé. Le président et ses amis ne doivent pas s’en accaparer en ignorant les autres. Les finances des mouvements panafricains doivent être claires. Ce qui fait aussi la faiblesse de nos mouvements c’est l’égoïsme des dirigeants. Quand il y a souvent des subventions et autres petites entrées, les dirigeants les détournent et n’informent pas les membres qui pourtant se battent pour la bonne marche du mouvement. Quand ces membres apprennent la nouvelle, ils refusent désormais de se sacrifier pour que quelques personnes profitent des fruits de leurs efforts. Ce qui fragilise considérablement les mouvements panafricanistes. S’il y a des efforts à fournir, ces efforts doivent être fournis ensemble, et s’il y a quelques retombés, c’est également ensemble que les membres du mouvement doit jouir de ces retombés.

- L’égoïsme de nos entrepreneurs

Nous sommes l’un des rares continents où nos entrepreneurs sont les plus égoïstes. Quand les mouvements panafricanistes ou de jeunesse sollicitent leur soutien, ces mouvements ne reçoivent généralement rien. Quand les entrepreneurs décident de les soutenir, ces soutiens insignifiants et ne permettent souvent pas de mener les projets qu’ils ont soumis. Les entrepreneurs européens soutiennent les projets de leurs populations. Ils ont créés des groupes de financement participatif pour financer les projets de leurs populations.

Quand un africain rédige un projet la plupart de temps, il ne pense pas aux entrepreneurs africains pour le financer, mais aux entrepreneurs européens ou aux entreprises européennes pour pouvoir trouver le financement. Nos entrepreneurs financent la construction des églises parfois à des centaines de millions de Francs CFA, juste parce que dans l’église tous les fidèles vont les applaudir et savoir que ce sont eux qui ont construit. Pareil pour les mosquées, parce que ces mosquées vont porter leurs noms. Nos entrepreneurs refusent souvent de payer la scolarité d’un étudiant qui leur demande un soutien, et préfèrent donner des millions à l’église. Un peuple ne devient pas grand pour rien. Les mouvements panafricanistes ont besoin d’argent pour pouvoir construire la nation africaine unie qui sera bénéfique à tous. Si nos entrepreneurs ne changent pas d’attitude, la tâche sera plus rude. Si le mouvement sioniste a réussi à construire l’Etat d’Israël qui impose du respect au monde actuellement, c’est parce que les entrepreneurs juifs ont soutenu financièrement ce projet. C’est pareil pour tous les mouvements qui ont triomphé dans le monde. Quand on regarde la révolution camerounaise et algérienne, on voit le fort soutien dont bénéficiait la révolution algérienne de la part des entrepreneurs arabes. Les guérilleros algériens étaient de loin mieux vêtis, mieux nourris et mieux formés que leurs frères camerounais, juste parce que les entrepreneurs algériens et arabes soutenaient financièrement le Front de Libération National algérien. Du côté du Cameroun, les soutiens des entrepreneurs camerounais et noirs étaient très rares. Le peu de soutien qu’ils avaient venait de l’extérieur, la plupart de temps des organisations françaises. Les résultats ont été sans appel. La révolution algérienne a triomphé tandis que celle du Cameroun a échoué, pourtant les deux révolutions combattaient le même colon.

- L’égoïsme du peuple africain

Je vais insister ici sur le peuple noir africain, parce que cette question ne touche pas beaucoup les arabes. Les arabes ont montré leur solidarité à la Palestine. Pratiquement tous les Etats arabes ont déclaré la guerre à Israël parce qu’elle avait agressé la Palestine. C’est vrai qu’on peut voir un cas similaire en Afrique australe avec la ligne de front où les Etats noirs coordonnaient leurs actions pour combattre les colons anglais, portugais et les blancs d’Afrique du Sud, mais dans une large mesure, les noirs ne témoignent pas assez de soutien à un Etat noir agressé. Nous ne soutenons pas assez nos mouvements de libération. Dans la Révolution algérienne, tandis que la plupart des arabes se sont sentis concernés et ont menés des opérations à travers le pays, au Cameroun les opérations militaires de libération se concentraient en région bamiléké et en Sanaga Maritime. C’est dans des cas rares que les opérations débordaient ces deux zones. Les autres populations du pays ont refusé de payer le prix ou de soutenir l’Union des Populations du Cameroun en lutte. Ils sont restés dans leurs maisons en espérant que les nationalistes remportent un jour la victoire. La même situation se déroule dans le même pays actuellement. L’armée nationale dirigée par le dictateur Paul Biya et son gouvernement tue, viole et arrête les populations dans les deux régions anglophones du pays. La connexion internet a été rompue dans ces deux régions il y a déjà trois mois. Depuis plus de quatre mois les élèves et étudiants de ces deux zones ne suivent pas les cours parce qu’ils défendent leurs droits. Dans les huit autres régions du pays, tout se passe normalement. On mange, on boit, on va suivre ses cours, on poursuit ses activités normalement. L’Europe est plus solidaire que nous. Si une telle situation se passait dans un pays européen, tout le pays serait en grève pour demander au gouvernement de rétablir leurs droits.

A la crise ivoirienne, quand le régime de Laurent Gbagbo a été agressé, nous les noirs avons regardé en espérant que l’armée ivoirienne triomphera par un coup de baguette magique de l’armée française, des rebelles du tyran Alassane Ouattara et de l’Onuci. Nous avons fait des commentaires dans les bars, sur les plateaux de télévision et dans les conférences. Ceci n’est pas suffisant. La véritable pression est dans la rue. Si après l’agression de la Côte d’Ivoire, le peuple africain dans divers pays du continent prenaient la rue, la France devait être obligée de revoir sa position en Côte d’Ivoire. La France ne devait pas courir le risque de maintenir son oppression sur la Côte d’Ivoire par crainte d’affronter partout en Afrique le peuple africain. La France devait négocier et nos frères ivoiriens ne seront pas en train de vivre la misère actuelle. Bien évidement ce soulèvement dans tous les pays d’Afrique, pour se faire, a besoin d’un mouvement panafricain solide capable de coordonner une telle initiative. C’est le rôle que la Ligue Associative Africaine s’est engagé à jouer.

Nous africains fuyons le continent pour aller en Europe, nous mourrons en traversant la mer. Ceci traduit encore notre égoïsme. Nous voulons récolter le fruit des sacrifices des autres. Pour être où ils sont aujourd’hui, les pays européens ont payé le prix fort. Ils sont descendus dans les rues affronter leurs ennemis. Dans la rue ils ont été tués, torturés, arrêtés, pour pouvoir être où ils sont aujourd’hui. La révolution française par exemple n’a pas été facile. Il faut payer le prix fort pour libérer l’Afrique au lieu d’aller mendier et voler le fruit du sacrifice des autres. Seul un Etat africain uni peut garantir à tous les africains du monde entier le bonheur tant recherché.

B- La chaine de télévision Afrique Média et l’embrouille au sein du panafricanisme

La chaine de télévision Afrique Media est de loin la chaine qui a le plus vulgarisé les idées du panafricanisme. Son influence sur le peuple africain est considérable. Elle a joué un rôle de formateur du peuple aux idées de panafricanisme. Mais en même temps elle a créé une embrouille dans le panafricanisme. Elle a fait croire aux populations que tous ceux qui s’opposent à la France sont de facto des panafricanistes. C’est ainsi qu’elle a élevé des gens qui n’ont aucune vision panafricaine au rang de panafricaniste. Des tyrans comme Paul Biya, Idriss Deby Itno se sont vu accorder le titre de panafricaniste. Même Laurent Gbagbo qui n’avait pas de vision panafricaniste l’est devenu. Ali Bongo et Obiang Nguema qui font souvent expulser certains africains de leurs pays sont devenus des panafricanistes. Dans la chaine de télévision Afrique Media, il suffit de critiquer la France pour porter le titre de panafricaniste. Le panafricanisme est plus qu’une simple opposition au colon, c’est une idéologie, c’est un rêve, ce sont des actions en faveur de la construction de l’Etat africain continental.

II- Comment hâter la construction de l’Etat Africain uni

a- Construire une organisation solide

Nous avons insisté au début de cet article sur le fait que nos leaders panafricanistes multiplient des mouvements panafricanistes au lieu de faire front et d’unir leurs forces dans un seul mouvement qui sera puissant. Seul un mouvement puissant sera capable de construire l’Etat africain uni. Dans le contexte actuel où il existe déjà plusieurs mouvements panafricains, la meilleure façon sera de les fusionner pour en sortir un plus puissant. A défaut de les fusionner, il faut que chacun garde son autonomie interne, mais soit lié aux autres dans un cadre fédéral. Dans ce cas, les mouvements panafricanistes doivent adapter leurs objectifs à l’objectif du mouvement fédéral. Le mouvement fédéral devient une ligue des mouvements panafricanistes. C’est le rôle que se propose de jouer la Ligue Associative Africaine. Mais si les autres mouvements panafricanistes ne font pas assez confiance à la Ligue Associative Africaine pour jouer ce rôle fédéral, un autre mouvement panafricaniste peut jouer ce rôle. La Ligue Associative Africaine acceptera volontiers d’adapter ses objectifs à ceux de ce mouvement fédéral. Pour que le mouvement fédéral puisse vivre et pouvoir avoir assez d’influence, chaque mouvement panafricaniste devra verser 40 % de ses avoirs au mouvement fédéral. Le mouvement fédéral utilise ces avoirs pour se construire, et pour soutenir les mouvements panafricanistes qui se trouveraient dans des situations extrêmement difficiles.

b- Faire adhérer les partis politiques au mouvement fédéral

Le mouvement fédéral ne doit pas seulement unir les associations panafricaines. Elle fédère aussi les partis politiques. Au cas où la Ligue Associative Africaine jouerait ce rôle, des avancées dans ce cas ont été déjà faits. Pour le moment, le parti politique camerounais la LIMARA (Ligue des Masses Révolutionnaires Africaines) est déjà membre de la Ligue Associative Africaine. Nous attendons l’adhésion des autres partis politiques panafricanistes. La fédération des partis politiques à travers le continent a un avantage déterminant dans la mesure où ce sont les partis politiques au pouvoir qui décident de la gestion des pays. En fédérant les partis politiques, une fois au pouvoir, ces partis politiques entraineront leurs pays dans l’Etat continental la Fusion Africaine. Ce qui facilitera la construction de la nation africaine unie. Si 30 partis politiques panafricanistes réussissent à prendre le pouvoir dans leurs pays respectifs et à joindre la Fusion Africaine, la nation continentale se trouvera déjà assez forte et assez puissante pour engager la lutte pour l’unité totale du continent. La Ligue Associative Africaine encourage donc la création des partis politiques panafricanistes dans tous les pays africains. Ceux existants déjà doivent nous joindre pour faire adhérer leurs partis politiques à la Ligue Associative Africaine. Nous attendons également les associations du continent.

c- La formation continue des leaders panafricanistes

Beaucoup de leaders panafricanistes ont des connaissances limitées sur le panafricanisme. Ils se contentent des connaissances vagues pour bâtir des mouvements panafricanistes. C’est pour cette raison qu’ils sont la plupart de temps à cours de stratégie et d’idées. Les leaders panafricanistes et tous ceux qui se disent panafricanistes doivent être des hommes et femmes qui lisent sans cesse. Ils doivent maitriser le passé du continent qu’ils veulent construire, afin de tirer des éléments d’union. Ils doivent maitriser les premiers panafricanistes et les raisons de leurs échecs. Le panafricanisme n’est pas fait pour les paresseux.

d- Théoriser l’Etat à construire

Beaucoup de panafricanistes courent vers les média et manquent quoi dire de consistant à ces médias. Ils y affichent leur méconnaissance totale de l’idéologie qu’ils défendent pourtant. Le panafricaniste ne doit pas être pressé d’aller vers les médias. La sortie en public est l’aboutissement d’un grand et long travail de construction interne du mouvement, de formation continue et solide des cadres. Quand on arrive en public, on sait exactement quoi dire et comment le dire, parce qu’on maitrise l’idéologie qu’on porte. On a pris le temps de théoriser la nation africaine unie qu’on veut construire. Ce travail, la Ligue Associative Africaine l’a déjà fait pour la Fusion Africaine. Tout a été théorisé.

e- Etre préparé à toute éventualité

Nous revenons sur la révolution camerounaise, parce que c’est l’une des rares révolutions indépendantistes qui a échoué. Trois pays au monde ont combattu militairement la France coloniale : il s’agit du Vietnam, de l’Algérie et du Cameroun. Tandis que le Viet-Cong du Vietnam et le Front de Libération National de l’Algérie se sont préparés moralement et militairement pour arracher leurs libertés à la France, l’Union des Populations du Cameroun croyait qu’il suffirait d’aller aux nations unies demander la fin de la tutelle pour avoir cette indépendance. Elle ne s’est donc pas préparée à une éventuelle confrontation militaire avec la France coloniale. L’UPC du Cameroun a été surprise par la guerre que la France lui a déclarée. Non préparée à une guerre, elle s’est embrouillée et a payé le prix de cette embrouille. Le FLN de l’Algérie et le Viêt-Cong du Vietnam ont eux-mêmes fixé les dates auxquelles ils devaient déclarer leurs guerres d’indépendances à la France. Ils ont alors affronté la France avec un moral de combattant. Ils n’ont pas été surpris et ils ont vaincu la France.

Nous soulignons ce fait pour demander juste aux mouvements panafricanistes d’être préparés à toute éventualité et de ne jamais se laisser surprendre. Un panafricaniste qui se laisse surprendre n’en est pas un. Un panafricaniste doit toujours penser à toutes les éventualités. Il doit s’armer d’un moral de combattant. Nous ne demandons pas aux mouvements panafricanistes de se doter absolument de branches militaires ou paramilitaires, même s’il est vrai qu’une telle initiative serait salutaire, mais d’être prêts à toutes les éventualités. Ils sont avant tout des combattants de la liberté africaine. La lutte pour la construction de la Fusion Africaine est inséparable de la lutte pour la libération du continent. Les panafricanistes doivent savoir qu’ils peuvent être arrêtés, torturés ou même tués. Ils doivent être moralement préparés à tout cela.

f- De la langue

Les mouvements panafricanistes ont aussi un grand défaut : c’est celui de pouvoir communiquer avec les autres africains. L’Afrique est divisée en 5 grandes zones linguistiques. Il y a une Afrique francophone, anglophone, lusophone, hispanophone et arabophone. En plus se trouvent plusieurs autres pays qui parlent des langues africaines. Cette multitude de langues limite la communication entre les africains. Pour construire la nation unie, nous devons nous parler et nous comprendre. L’Union Africaine a choisi le Swahili comme langue du continent. Nous maintenons cette langue, mais elle sera profondément retouchée et enrichie par d’autres langues africaines pour constituer une langue continentale dès que la Fusion Africaine sera proclamée. En plus d’elle, nous adopterons l’Arabe qui est beaucoup parlée dans l’Afrique septentrionale et l’Anglais qui nous permettra d’échanger avec le monde. En attendant l’avènement de cette nation, les mouvements panafricanistes gagneraient à faire traduire leurs publications pour les rendre accessibles aux autres compatriotes africains. Avec la limite de nos moyens qui ne nous permet pas d’engager des traducteurs professionnels, nous pouvons utiliser des logiciels pour le faire.

g- La combativité de notre peuple

Notre peuple est le peuple le moins combatif de la planète. C’est pour cela que nous sommes le peuple le plus opprimé de la terre. Je parle précisément de noirs. Nous pensons qu’en remplissant les églises et les mosquées, Dieu viendra secouer une baguette magique et les maisons se construirons pour nous, des laboratoires de recherche s’ouvriront, les colons fuiront. Cela c’est de l’idiotie. Dieu ne fera jamais cela. Même si le Christ revient il sera plus préoccupé par ses frères juifs, ensuite par les européens qui ont développés sa religion. Si Allah revient, il sera plus préoccupé par le sort des arabes. Le démiurge que nous attendons pour résoudre nos problèmes ne viendra jamais. Nous souffrons, nous mourrons, nos enfants le ferons, leurs enfants aussi, tant que nous ne comprendrons pas que le bonheur réside dans le combat. Ayons le courage de l’avouer, nous sommes le seul peuple au monde qui n’est pas combattif. Si c’est nous qu’on a transformé en esclaves au lieu des autres, ce n’est pas parce que l’Europe avait un problème particulier avec nous, mais c’est parce que nous étions le seul peuple faible, non combatif, non solidaire qu’on pouvait transformer en esclave avec le moins de risques. Nous étions les plus nombreux du monde, mais aussi les plus faibles. Nous étions comme un troupeau de plusieurs centaines de girafes devant un lion. Nous nous sommes contentés de prendre la fuite et, un à un, le lion nous a tous égorgé, alors qu’il suffisait de lui faire face pour le faire fuir ou même le piétiner jusqu’à la mort. Les colons ont peur de ceux qui peuvent les résister et les vaincre. Ils n’ont pas peur des agneaux que nous sommes. Nous sommes la proie de tous les peuples du monde. Quand chaque peuple veut tester sa force, c’est sur nous parce qu’on ne pourra pas riposter. On n’est pas combatif et on n’est pas solidaire. Quand on commence à agresser un Etat noir, les autres se cachent chez eux et attendent leur tour. L’Europe nous a soumis, les Etats-Unis nous dominent, l’Asie est en train d’arriver. Nous sommes comme une prostituée et c’est sur nous que chacun vient tester sa maturité. On peut tuer, violer, torturer nos frères noirs partout dans le monde, parce qu’on sait que nous n’allons rien faire. Pour masquer notre peur et tenter de nous trouver une justification à notre faiblesse et à notre peur de nous imposer en tant que peuple uni, nous nous cachons derrière les religions et récitons des versets mal assimilés et mal compris, tandis que ceux qui ont écrit ces versets utilisent tous les moyens pour défendre leurs intérêts. Ils luttent, tuent et meurent pour se défendre, défendre leurs frères et leurs enfants. Nous croyons en un paradis où enfin nous serons égaux avec les autres peuples. Le paradis et l’enfer relèvent plus du mythe que de la réalité. C’est sur la terre que tout se joue. C’est sur la terre que nous allons donner de la dignité à notre race.

Nous ne sommes pas combatifs. Nos victoires dans l’histoire contemporaine sont assez rares. Au XIXe siècle, l’Europe a été assez forte pour dominer tous les autres peuples de la terre. Tous les peuples ont lutté pour s’affranchir. Tandis que les autres peuples menaient des actions héroïques, nous sommes les seuls qui ont échoué. Nos frères colonisés par le Portugal se sont libérés grâce au concours des circonstances, avec le coup d’Etat qu’il y a eu au Portugal. Le nouveau régime était anticolonial. L’Afrique francophone ne s’est jamais libérée de l’autorité de la France. Le Cameroun qui a affronté la France pour se libérer a échoué. En Afrique noire, seul le Zimbabwe peut vraiment se vanter d’avoir mené une guerre et triomphé sur les colons. Tandis que les autres peuples ont lutté et gagné de grandes marges de liberté, la plupart des indépendances d’Afrique noire ont été arrangées avec les colons, qui ont pris soin d’évincer les nationalistes qui pouvaient donner un sens à ces indépendances. C’est seulement en Afrique noire que cela a été possible.

Après les indépendances, les colons qui voulaient reprendre le contrôle des colonies ont échoué à assassiner des leaders nationalistes des autres peuples. En Afrique noire, nos leaders qui luttaient pour de véritables indépendances ont été éliminés un à un ou écartés du pouvoir, sans véritable résistance populaire: Sylvanus Olympio, Patrice Lumumba, Thomas Sankara, Kwame Nkumah… La liste est assez longue. C’est parce que notre peuple est amorphe que cela ne peut qu’arriver en Afrique noire. C’est au peuple de protéger ses leaders. Plus le peuple est combattif, plus ses leaders sont protégés. Et plus ses leaders sont protégés, plus ces leaders défendent les intérêts du peuple qui les protège. En 2007, Nicolas Sarkozy, président de la France, est venu au Sénégal insulter l’Afrique, devant les applaudissements de ceux que nous appelons nos présidents. Bien évidemment, c’est en Afrique noire qu’il peut dire des inepties pareilles, parce que son peuple est amorphe. Bien évidemment, aucune marche de protestation n’a eu lieu dans aucun pays du continent pour rappeler le président français à l’ordre. Un tel discours ne pouvait être possible dans un autre endroit du monde que l’Afrique noire.

Actuellement, l’occident a lancé la recolonisation du monde. Tandis que plusieurs pays sont devenus tellement forts au point de ne plus pouvoir être recolonisés comme la Chine, l’Inde et autres, nous sommes encore la proie facile. Notre recolonisation a été très facile et s’est faite sans résistance. Les pays arabes continuent de résister contre cette recolonisation. De plus en plus, ils organisent leur résistance.

Des impérialistes n’ont pas un problème particulier contre nous les noirs. Ils veulent dominer le monde. Ils écrasent ceux qui s’apprêtent pas à les affronter, et ils le font avec tous les peuples. Puisque c’est nous les peureux de la planète, alors nous ne leur opposons pas de résistance, alors ils commencent par nous. Si Hô Chi Minh et le Général Giap qui ont battu la France et les Etats-Unis au Vietnam n’ont pas été assassinés par l’occident, ce n’est pas faute d’avoir essayé. C’est parce que le peuple vietnamien a protégé ses leaders et les impérialistes n’ont pas pu les assassiner. Pareil pour Fidel Castro.

Par Yemele Fometio

En 2010, la Libye et la Côte d’Ivoire ont été attaqués au même moment. Les forces qui combattaient les deux régimes étaient très différentes. Tout un arsenal de plusieurs pays combattait la Libye, mais la Côte d’Ivoire est tombée la première. Quand les deux régimes sont tombés, la Libye est restée combattante et continue jusqu’à présent à résister à l’impérialisme des Etats-Unis d’Amérique tandis qu’en Côte d’Ivoire, aucune résistance n’a été organisée après l’arrestation de Laurent Gbagbo. Dans leurs chambres, les ivoiriens espèrent que le régime néocolonial d’Alassane Ouattara prenne fin un jour. Cet espoir ne peut jamais se réaliser. La France ne sera pas assez stupide au point de laisser un autre nationaliste prendre le pouvoir en Côte d’Ivoire. Le régime que la France a mis en place va durer. Après Alassane Ouattara, la France s’assurera que c’est une autre de ses marionnettes qui prenne le pouvoir. Plusieurs générations d’ivoiriens espérerons pour longtemps la fin de la domination française sur la Côte d’Ivoire, tant que les ivoiriens ne se décideront pas d’aller dans la rue payer le prix pour devenir indépendant. Tout comme leurs frères et sœurs camerounais soumis à une gérontocratie nuisible depuis des décennies, les ivoiriens et ivoiriennes bavardent dans les réseaux sociaux, critiquent Alassane Ouattara, le caricature comme un monstre. Leurs frères et sœurs à la vue de ces images gesticulent, cliquent pour aimer les images, rient, s’excitent au point de jouir dans leurs pantalons et jupes. La résistance n’est pas dans les réseaux sociaux, elle est dans la rue. C’est la rue qui fait paniquer et c’est la rue qui fait partir les régimes. Mais la rue a aussi son prix à payer : fouet, bastonnade, arrestations, meurtre, tortures… Mais c’est le prix de la liberté.

Notre peuple croit à un être qui viendrait le sauver. On n’a jamais vu au monde un peuple que Dieu a sauvé. Un peuple se sauve et construit des mythes divins autour de sa libération pour lui donner un caractère sacré et éternel. Tant que notre peuple n’aura pas compris cela, nous continuerons d’être la proie facile dans le monde. Mais c’est à nous les leaders panafricanistes de former notre peuple et de lui permettre d’être combattif. Vous comprenez pourquoi j’ai dit que le panafricaniste n’a pas droit au repos.

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En les idées immortelles du Panafricanisme, nous voyons l'avenir de notre continent.

Par Yemele Fometio, président de la Ligue Associative Africaine

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