Retour de l’électricité à Dschang: espoir éphémère et frustration persistante.

  • Ajouter le 23/09/24
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  • Rédigé Par MenouActu    


Dimanche 22 septembre 2024, la commune de Dschang a connu un bref moment de répit avec le retour tant attendu de l’électricité après plusieurs jours de coupures. Le retour de la lumière a suscité de la joie dans tous les villages et quartiers concernés.


Malheureusement, cette joie n’a duré que 90 minutes avant que l’électricité ne soit à nouveau coupée. Pire encore, dans certains quartiers, le courant ne cessait de clignoter : tantôt il revenait, tantôt il repartait, plongeant la population dans une confusion totale.


Une explosion de joie… de courte durée


Le retour du courant a été accueilli avec une grande satisfaction par les habitants de Dschang. Après des jours dans l’obscurité, les quartiers comme Foto, Foreke, Tsimbing, la zone carrefour gendarmerie, Pek-grown, Ngui, Madagascar, pont Caplame et le centre-ville ont enfin pu profiter de l’électricité. Pour certains, ce moment a été une occasion de répondre aux besoins urgents. « Dès que le courant est revenu, j’ai vite mis mon téléphone en charge et allumé la pompe à eau. Je savais que ça ne durerait pas », témoigne Sylvie, une commerçante à Foreke.


Pour d’autres, ce retour était synonyme de détente. Beaucoup de résidents, fans de football, en ont profité pour regarder le match opposant Manchester City à Arsenal à la télévision. « Je me suis précipité pour allumer la télé et suivre le match. Mais à peine 90 minutes plus tard, tout s’est coupé. C’est vraiment frustrant », raconte Didier, étudiant à l’Université de Dschang.


L’électricité clignotante et instable


Ce qui a particulièrement exaspéré la population est le caractère instable du retour de l’électricité. Dans certains quartiers, le courant clignotait sans cesse. Tantôt il revenait, tantôt il repartait, rendant toute tentative de profiter de l’électricité presque impossible. « À Foto, le courant ne cessait de s’allumer et de s’éteindre. On ne pouvait même pas charger correctement nos appareils », déplore Armand, habitant du quartier Foto.


Encore plus frustrant, rien qu'en une heure de temps, les habitants ont compté près d’une dizaine de coupures. Cette instabilité a accentué le désarroi des populations, rendant leur quotidien encore plus difficile. « On allume un appareil, et quelques minutes plus tard, tout s’éteint à nouveau », ajoute Éric, un habitant de Foto. La situation est incompréhensible pour bon nombre d'habitants, et beaucoup se sont interrogés sur les raisons de ces coupures à répétition.


Une gestion inégale par Eneo


Le retour de l’électricité a également mis en lumière les inégalités de distribution Dans la commune de Dschang. Alors que certains villages comme Foto, Foreke, et le centre urbain ont vu la lumière, d’autres, tels que Fongo Ndeng, Fossong Wentcheng, et Fotetsa, sont restés dans le noir. Cette disparité a créé un sentiment d’injustice parmi les habitants des zones non desservies. « Cela fait plusieurs jours que nous n’avons pas de courant. Pendant ce temps, d’autres villages sont alimentés. On a l’impression qu’ENEO choisit qui mérite d’avoir de l’électricité », s’indigne Jules, habitant de Fongo Ndeng.


Les habitants des zones non desservies se sentent oubliés par ENEO, l’entreprise en charge de la production et de la distribution de l’électricité. « C’est incompréhensible que certaines zones aient de l’électricité et que nous, on soit laissés dans le noir depuis des jours », déclare Arlette, résidente de Fossong Wentcheng. Pour elle, il est clair qu’une gestion plus équitable est nécessaire.


Des témoignages de frustration


Le mécontentement des habitants est palpable, surtout parmi ceux qui ont connu un retour d’électricité de courte durée. Beaucoup de foyers ont profité des 90 minutes de courant pour effectuer des tâches urgentes comme le pompage d’eau ou la recharge des téléphones. Mais tout s’est arrêté brusquement, plongeant une nouvelle fois la ville dans l’obscurité. « C’est décourageant. À chaque fois que l’électricité revient, on se demande combien de temps ça va durer. Ce n’est pas une façon de vivre », affirme Simon Dongmo, commerçant au centre-ville de Dschang.


Même ceux qui ont eu la chance de bénéficier du retour de l’électricité l’ont trouvé insuffisant. « Le courant revenait et repartait sans cesse. Impossible de pomper de l’eau ou de recharger correctement nos appareils », explique Jean-Pierre Tchinda, résident du centre-ville. Cette instabilité électrique a paralysé les activités et provoqué de vives frustrations.


Les attentes face à Eneo


Face à cette situation chaotique, les habitants de la commune de Dschang appellent à une gestion plus transparente et équitable de la distribution de l’électricité. Ils demandent à ENEO de clarifier pourquoi certains quartiers sont alimentés tandis que d’autres restent dans le noir, et espèrent un retour stable et durable de l’électricité pour tous. « On a besoin d’électricité pour nos activités quotidiennes. Il faut que ENEO prenne des mesures pour résoudre ce problème rapidement », insiste Gérard, habitant de Fotetsa.


La population craint que ces coupures d’électricité ne deviennent une norme à Dschang si des solutions concrètes ne sont pas mises en place. Les habitants attendent des réponses claires de la part d’ENEO, qui semble pour l’instant incapable de gérer efficacement la situation.


Un avenir incertain


Alors que Dschang continue de faire face à des coupures récurrentes, l’avenir reste incertain pour ses habitants. Ils espèrent que cette situation n’est que temporaire et que des mesures seront prises pour rétablir un courant stable dans toute la commune. Mais pour l’instant, le retour d’électricité demeure un phénomène sporadique et imprévisible, provoquant davantage de frustration que de soulagement.


Ainsi, le retour de l’électricité, même bref, a rappelé aux habitants l’importance de ce service de base. Cependant, la gestion inégale et instable par ENEO continue d’alimenter la colère et le désarroi de la population, qui attend toujours des réponses et des solutions durables.


Par Blaise ETONGTEK, pour le journal citoyen MenouActu

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