En l'espace de 5 mois, la falaise de Dschang a enregistré près de 65 morts, à la grande indifférence des autorités traditionnelles.

Plusieurs familles durement éprouvées, des centaines d'orphelins, de nombreux voyageurs qui arpentent dorénavant l'escarpement la peur au ventre, voilà le lot quotidien des usagers de la nationale numéro 17.

Le bal des membres du gouvernement laissait pourtant présager un avenir meilleur pour les usagers de la nationale numéro 17 après l'hécatombe du 27 janvier dernier qui avait fait 55 morts. Plusieurs ministres au rand desquels Jean de Dieu Momo, Manaouda Malachie, Paul Atanga Nji, et Célestine Ketcha Courtès, s'étaient alors donnés pour ambition d'exorciser les vieux démons de la falaise. Seulement, quelques mois plus tard, une nouvelle chute, juste à la plaque installée par l'inamovible Atanga Nji indiquant "ici 55 morts."

On en vient à se demander si l'autorité traditionnelle n'a pas par hasard démissionné de ses fonctions pour ne pas aller discuter les dieux de la falaise qui seraient en train d'exprimer leur mécontentement. Certaines indiscrétions font état de ce que les accidents à répétition seraient consécutifs à la querelle entre les populations riveraines, notamment Santchou et Foréké.

Si les témoignages concordants pointent un doigt accusateur sur les transporteurs, il y a néanmoins lieu de relever la négligence de la visite technique, la légèreté des agents communaux, notamment ceux de la police municipale, qui brillent plus par leur clientélisme que par leur professionnalisme. Les éléments des forces de maintien de l'ordre postés à Litieu ne sont pas en reste. Leur promptitude à bondir sur les billets de banque est à déplorer tant il est vrai qu'ils pourraient bien mettre hors des véhicules tous les passagers en surcharge pour ne serait-ce que témoigner de l'applicabilité des textes du ministre des transports.

Vivement que cet accident soit celui qui viendra permettre à chacun de tirer sa part de responsabilité afin d'interpeller les différents acteurs à une entrée en scène véritable.

Par Guy Paulin Mbatchou et SM pour www.menouactuweb.c/www.menouactu.com

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