Bamendou : Battu à mort pour avoir dénoncé des bandits.

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  • Rédigé Par MenouActu    


  • Mis a jour 07/09/22 à 6:57

La scène se déroule le lundi 05 Septembre 2022 à Bamendou par Penka Michel, plus précisément au quartier Ntounjieu aux environs de 16h30. Le jeune Nienzeko Cédric 28 ans,


kidnappé à sa sortie de réunion ce jour pour avoir dénoncé quelques jours plus tôt des bandits, va passer une fin de journée difficile. Il n'aura la vie sauve que grâce aux populations et surtout à la bravoure de son père.

 

Le Cameroun se transforme de jour en jour en far west américain des années 1890. Après l'histoire de Mabelle qui a ôté la vie à sa belle-mère du côté de Fongo-Ndeng, c'est au tour de Bamendou de s'illustrer par une scène de violence d'un autre âge.


Cédric Nienzeko est rôtisseur de poulets à l'entrée de la chefferie supérieure Bamendou. Ce lundi 05 septembre, il est loin de s'imaginer qu'il aura une fin de journée mouvementée.

Tout commence quelques jours plus tôt, lorsqu'un commerçant des environs est cambriolé par des inconnus. Cédric, proche de ce dernier qu'il considère comme son « grand du quartier», décide en bon samaritain de mener sa petite enquête dans l'espoir de découvrir qui sont les voleurs.

Ses recherches vont très vite porter leurs fruits. C'est ainsi que Cédric, va filer l'information à la victime du vol d'après les déclarations de son père.

Les problèmes de Cédric commencent vers 16h lundi lorsqu'en sortant de sa réunion habituelle, il rencontre le boutiquier en question qui décide de l'accompagner avec sa moto.

Si cet acte de générosité est plutôt inhabituel, Cédric dit ne pas avoir douté, vu la relation qu'il a avec le commerçant. Même lorsque ce dernier va prendre une direction autre que celle du domicile de Cédric, il ne se doutera de rien.


D'après les déclarations de Cédric, « nous sommes arrivés quelque part et j'ai senti comme une arme. Ensuite, il a garé la moto et des gens sont sortis de la brousse. Je lui ai demandé s'il m'amenait seulement ici pour me tuer, il m'a dit qu'il a mon macabo depuis longtemps et a ensuite demandé aux gars avec qui il était de faire le boulot. L'un m'a frappé avec une latte et j'ai utilisé ma main pour bloquer, et c'est là qu'ils m'ont torturé à mort


Ces individus, surgissant de nulle part alors qu'il est 16h30, seraient  d'après le témoignage du géniteur de Cédric, les personnes que son fils avait dénoncé comme responsables du vol.


Après plusieurs séries de tortures, les agresseurs vont décider d'émasculer le pauvre. Sa résistance va pousser ces derniers à lui trancher une oreille, pour l'émasculer par la suite, pendant qu'il se tord de douleurs. C'est le cri de détresse poussé par Cédric qui va alerter la population, calmant ainsi les ardeurs de ces criminels sans toutefois les faire fuir, car ils garderont un œil sur leur victime jusqu'à l'arrivée de son père.


L'arrivée du père en sauveur

Informé par ses amis de la situation à 17h45, le géniteur de Cédric va immédiatement se mettre en route pour sauver ce qu'il reste de son fils. Arrivé sur les lieux, les bourreaux vont exiger à ce dernier de payer leur journée comme le laisse entendre le père, avant de repartir avec le cadavre de son fils, car ils croyaient Cédric mort. Après des négociations, 10.000 frs suffiront pour extirper le jeune de leurs griffes. Il sera ensuite transporté à l'hôpital de district de Penka Michel où son état va être stabilisé après plusieurs heures.


Le boutiquier pour sa part a été interpellé par les éléments de la brigade de  gendarmerie de Penka Michel. Rendu à la brigade, aucune information ne nous sera donnée et il ne nous sera pas non plus permis de discuter avec le bourreau.


Le père, pour sa part, a engagé des procédures dans l'optique de porter plainte. Le moins que l'on puisse dire est que notre société va à la dérive, et le mal est profond.


Par Cyrille De Fopossi pour le journal citoyen MenouActu

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