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- Rédigé Par MenouActu Suivre @MenouActu
- Mis a jour 19/06/24 à 17:42
La mise sur pied d’une nouvelle Chefferie de deuxième degré est diversement appréciée par les natifs ou originaires de ce groupement de l’arrondissement de Nkong-Ni dans le département de la Menoua. Les populations naviguent entre crainte et sérénité.
Le village Balekouet est désormais sur la sellette. Contrée naguère constituant du groupement Baleveng dans l’arrondissement de Nkong-Ni, département de la Menoua, région de l’Ouest, cet espace fait désormais partie des Chefferies traditionnelles de 2e degré, suite à un arrêté du Ministre de l’Administration Territoriale, ce bled a été reclassé sur le registre des collectivités traditionnelles. Une nouvelle catégorisation mal perçue par Fô Tsoh Ngnang Guemegni Gaston et les populations des autres villages de 3e degré du groupement Baleveng (Mbou, Mekong, Minka, Nfeng, Suefeng, Lie-Yaguem, Tsombing, Zemto, Touoleveng). Celles-ci dénoncent un complot « sécessionniste » et une logique de balkanisation orchestrée par certains dignitaires tapis dans l’ombre et validés par le MINAT, Paul Atanga Nji. Pour certains, il s’agit d’un feuilleton digne d'une foire aux cancres qui a été vécu après l'arrêté rendu public par le Ministre camerounais de l'Administration Territoriale, érigeant le village Balekouet à une classification supérieure.
Cosmogonie traditionnelle
Alors quel visage ou paysage présente Balekouet au courant de ce mois de juin 2024 ? Ce nouveau groupement, selon l’arrêté du MINAT, est un espace où les populations vivaient en toute quiétude jusqu'au reclassement de leur Chefferie traditionnelle en Chefferie de deuxième degré. La Chefferie Balekouet affiche fière allure. Une physionomie architecturale avec des toits coniques et autres symboles de la cosmogonie Bamiléké. Un édifice assez remarquable qui a poussé de sol depuis des années grâce au dynamisme de Fo’o Lekouet Pierre Aimé Keuatsop Tetakeua et avec l’onction de tous : élites, dignitaires traditionnels, populations et forces vives de la contrée. Le joyau architectural, reflet d’une Chefferie en gestation ou structuration, a été aussi apprécié par les autres chefs traditionnels de la localité. D’ailleurs, ils y ont séjourné confortablement lorsque le Fo’o Lekouet organisait les obsèques de sa défunte mère en décembre dernier. Le centre de santé intégré dont la construction est l'œuvre de ce nouveau chef de deuxième degré constitue aussi un bijou qui suscite de l’admiration. Au rang des autres réalisations, il faut relever l'adduction en eau potable, l'arrimage de Balekouet à l'énergie solaire, une ligne électrique haute tension avec 2 transformateurs de 100 kva, une ligne basse tension plus transformateur au quartier Tekan Nkengue et au quartier Nhier, La création et la construction immédiate d'une école maternelle, à l'école publique de Thuesaa, 2 blocs de 2 salles de classe soit 4 salles de classe construites pour assurer l'éducation de la jeunesse de son village natal. Toujours à mettre à l'actif de ce chef, la construction (en cours de budgétisation) de la route menant dans son village, sans oublier son gigantesque palais royal comportant un musée bien achalandé, équipé pour la vulgarisation du patrimoine culturel de cette contrée, des chambres d'hôtes et bien plus une paroisse en construction à l'arrière de la chefferie pour les croyants. Entre autres projets à réaliser, la création future des entreprises génératrices de revenus dans chaque village de sa contrée pour lutter ainsi contre le chômage, l'exode rural, et le grand banditisme. La construction d'un marché moderne. De nombreuses réalisations qui auraient, selon notre source, motivé l'autorité administrative à élever cet auxiliaire de l'administration au grade supérieur. Si pour certains habitants de Balekouet, il y a une certaine sérénité, vu qu'ils n'ont pas cessé et ne cesseront jamais d'être Baleveng, les autres vivent dans la peur de voir la situation s'enliser, en raison des diverses interprétations.
Appels à l’union sacrée
Malgré l'arrêté du MINAT, qui selon les uns crée un nouveau groupement dans le groupement Baleveng, et selon les autres, reclasse plutôt une Chefferie de troisième degré au deuxième degré, les populations appellent à l'union sacrée. Par contre, la sortie de sa Majesté le Chef Supérieur des Baleveng est venue jeter comme un vent de panique dans les esprits des populations qui ont désormais peur d'un conflit interne. Notre descente sur le terrain nous a permis de toucher du doigt la vie et les avis des uns et des autres désormais partagés entre crainte et sérénité. Si pour certains habitants de Balekouet, il y a une certaine sérénité, vu qu'ils n'ont pas cessé et ne cesseront jamais d'être Baleveng, les autres vivent dans la peur de voir la situation s'enliser, en raison des diverses interprétations. Toutes nos tentatives pour avoir la version du chef des Baleveng sur la situation sont restées infructueuses, lequel nous avons rencontré dans son palais qui nous a renvoyé non sans nous stigmatiser, nous reprochant d'avoir fait un tour dans le village Balekouet sans son avis ; de même que l'absence du Sous-Préfet de Nkong-Ni en déplacement, et l'indisponibilité du Préfet de la Menoua ne nous ont pas permis de creuser davantage sur la question. Cependant, un spécialiste du droit, en l'occurrence le Professeur Édouard Gnimpieba Tonnang, apporte son éclairage au sujet des incongruités de cet arrêté du MINAT, notamment l'intégration du village Bandza dans le nouveau groupement et sa situation comme limite extérieure du même groupement. Une autre incohérence réside dans le processus de signature dudit arrêté qui n'a pas suivi le circuit normal. Il reste néanmoins que pour que le Roi des Baleveng garde intacte son autorité, le tribunal administratif annule cet arrêté ou alors que le Chef de l'État érige par un décret la Chefferie Supérieure Baleveng en Chefferie de premier degré. Le moins que l'on puisse dire est que ce phénomène n'est pas nouveau à l'Ouest depuis la politisation tous azimuts de nos chefferies ayant concouru à la désacralisation de l'autorité traditionnelle. En attendant Balekouet fait sa mue pour l'installation de son chef, Fo’o Pierre Aimé Keuatsop Tetakeua qui, selon les témoignages puisés sur place, est le troisième de la dynastie et se présente comme un féru de développement.
Par Symaro Mebego pour le journal citoyen MenouActu
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