Les frais de transport pour ce trajet de 17 km entre les Arrondissement de Dschang et Santchou, sont passés du simple au quintuple à cause de l’état catastrophique de la route.

Vendredi 14 octobre 2022. Le soleil tarde à irradier le Département de la Menoua de ses rayons quand un groupe de voyageurs partis de la capitale économique très tôt, autour de 05 heures du matin prend, à partir de Dschang, la route pour Fondonera dans l’Arrondissement de Santchou. Il est 9 heures. Le trajet est de 17 Kilomètres. Dans le pire de leurs projections, ces voyageurs qui ont une Toyota double cabine 4x4, se voient couvrir la distance en 45 minutes au plus. Sauf que dès les premiers mètres ils commencent à déchanter. Car à partir du centre-ville de Dschang, les routes abandonnées sans aucun entretien leur prennent beaucoup plus de temps que prévu. Mais c’est à partir de Fotchouli, un village de 3ème degré du groupement Foto, Arrondissement de Dschang qu’ils vont vivre leurs premières froides. Une portion de la route complètement transformée en gigantesque bourbier sur une colline, impose un arrêt à leur voiture. Tout le monde descend ainsi que le chauffeur qui scrute minutieusement les différents pièges de ce bourbier. Retourné dans la voiture sans les autres passagers, le chauffeur prend de l’élan avant de se lancer de toute vitesse. Motivé par les passagers descendus qui applaudissent, il brave ce premier obstacle. Ils poussent un ouf de soulagement et embarquent pour la suite du voyage. Mais ils peuvent penser à tout, sauf au fait que leur calvaire n’est qu’à son début. A Fongo-Ndeng, un camion pris au piège de cette route d’une époque lointaine, a bloqué la circulation. Même les motos sont forcées d’attendre. C’est au bout de plus de deux heures de temps qu’un villageois proposera une solution pour les sortir de ce pétrin. Avant d’arriver, leur destination finale dans le Groupement Fondonera, ils feront une dizaine d’arrêts et prendront un plus de trois heures de temps.

Selon les usagers, cette route fait partie des plus oubliée du Cameroun. Peu se souviennent de l’époque où ils ont vu s’y déployer une tractopelle, une niveleuse ou d’autres engins de génie civil. Ce sont les villageois qui apprend-on, se mobilisent souvent avec des matériaux rudimentaires (pelles, houes, pioches, brouettes…) pour permettre qu’au moins les motos puissent circuler en toute saison.

Le niveau très élevé d’impraticabilité de l’axe Dschang-Fondonera a contraint nombre de transporteurs à ne plus s’y aventurer. Les quelques motos qui acceptent prendre encore le risque exigent jusqu’à 10.000 Fcfa. Pourtant en saison sèche, le même trajet est payé à 4.000 Fcfa, voire moins selon le jour.

Par SM pour le journal Citoyen Menouactu