Mes amis, notre long silence est complice!

  • Ajouter le 15/06/19
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  • Rédigé Par MenouActu    


C'est la peur qui nous habite aujourd'hui qui va nous renvoyer 200 ans en arrière. Sauvons ce qui est encore à sauver en nous regardant les yeux dans les yeux.


Quand j'ai appris que le Conseil National de la Communication (CNC) a fait une de ses premières sorties depuis bientôt un an au sujet de la "UNE" du quotidien "Le Jour"(MRC: La traque au faciès), j'ai compris qu'enfin, nous ne sommes plus loin de ce fameux "état policier". Du coup, je suis allé fouiller dans mes archives et ai pu retrouver un texte de Jean Lambert Nang vieux de plus de 8 mois, je vous balancerai ce texte plus que d'actualité à la fin de mon post. Alors est-ce que Peter Essoka peut douter du professionnalisme d'Hamann Mana, le DP de "Le Jour"?.

S'il y'a trois journaux dans mon pays qui peuvent encore justifier d'une quelconque indépendance et objectivité dans le traitement de l'information, ce dernier peut se targuer d'en faire partie.

Nul ne peut nier le fait qu'il y'a dans mon pays une chasse masquée aux Bamilekés. Il peut bien s'agir de la conséquence des actes détachés des brebis galeuses comme l'a reconnu le Mindef l'autre jour au NOSO, au sujet des prétendues tortures des marcheurs au SED, mais est ce que ça n'est pas vrai tant vous en tant que journaliste réalisez une série d'interviews avec 10 personnes qui se plaignent du même traitement et qui visiblement appartiennent toutes à la même tribu. Même si je n'aime pas trop le journalisme d'opinion, il est quand-même indéniable qu'une enquête de terrain qui donne 99,99% des prévisions de départ débouche toujours inéluctablement sur une conjecture.

À la place du Gouvernement de Yaoundé, je ménerais une contre-enquête pour débouter le journal et la "UNE" querelée, toute chose qui seule démasquerait l'allégué "jeu" de son auteur.
Maintenant, et si c'était vrai? Ne serait-il pas temps pour le Gouvernement d'anticiper sur ce qui pourrait finalement être la cause du chaos jusqu'ici évité?
Ma position : Laissez Hamann tranquille, ne touchez pas au quotidien "le Jour"
Cher CNC, revenez de vos interminables congés, la Nation vous réclame

Voici donc ce texte que je vous ai promis
JEAN LAMBER NANG

((Quand ils sont venus chercher les juifs, Je n’ai rien dit ; Je n’étais pas juif.))

Alors que je vois mon pays glisser doucement et dans l’indifférence des populations, vers un état policier oú l’arbitraire des hommes de pouvoir a remplacé le droit et oú la force et la brutalité des hommes en tenues fait loi, il me revient en mémoire ces Phrases du Pasteur Martin Niemöller déporté en 1937 en camp de concentration.
« Quand ils sont venus chercher les communistes, Je n’ai rien dit ; Je n’étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, Je n’ai rien dit ; Je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les juifs, Je n’ai rien dit ; Je n’étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les catholiques, Je n’ai rien dit ; Je n’étais pas catholique.
Puis ils sont venus me chercher, Et il ne restait plus personne pour protester. »
Aujourd’hui je vois chez beaucoup trop de mes compatriotes la même indifférence, la même absence de révolte face à l’injustice, la même absence d’indignation face aux dérives graves du régime qui nous dirige, et j’ai peur de ce à quoi ceci va immanquablement nous conduire.
Une jeune femme enceinte de 4 mois se fait arrêter et tabasser par la police sans que personne n’en soit ému. #Astou Chou
Un groupe de jeune devant une église sur un bout de papier lever dit son désir de justice, et se fait arrêter et emprisonner sur dénonciation du prêtre même qui leur a dit la messe, et cela ne révolte pas grand monde.#Cathédrale de Yaoundé, Mgr Mbarga
La police débarque dans le salon d’un homme pour lui empêcher de tenir une discussion privée avec ses convives, bafouant les plus élémentaires principes de droit à la liberté chez soi, et cela n’émeut et ne révolte personne. #Albert Nzongang
Des gens défilent dans la rue, avec pour seule arme une branche d’arbre de paix, et se font tabasser, arrêter, emprisonner, torturer, le tout dans l’indifférence totale des populations qui assistent souvent indifférentes aux exactions. #Maitre Ndocki et les manifestants de dimanche dernier
Et quand la dernière humaine qui semble habiter ce pays, se lève un panier de fruits en main pour aller témoigner un petit peu de compassion à l’égard de ces infortunés, elle est arrêtée et jetée en prison, et ça encore ne provoque aucun holà de la population #Grace Baleba
Les exemples sont nombreux et se multiplient chaque jour, les violations des droits de l’homme même les plus élémentaires s’acculent, et trouvent en face le même silence assourdissant et l’indifférence complice des populations.
Beaucoup se disent évidement que cela ne concerne que les autres, et même peut être qu’ils l’ont bien cherché, mais prenez garde, un état policier et arbitraire peu frapper n’importe qui, n’importe quand, sur n’importe quel motif et sans possibilité de recours, et demain pour une raison ou une autre il vous frappera vous et vos proches et comme vous aurez laissé arrêter tout ceux qui auraient pu protester, ils n’y aura personne pour se révolter de l’arbitraire et de la violence qui vous frappera à votre tour.
Je conclurais par ces mots de Martin Luther king : “Ce qui m'effraie, ce n'est pas l'oppression des méchants ; c'est l'indifférence des bons.” Ne laissez pas passer dans l’indifférence l’injustice, d’une façon ou d’une autre faite savoir clairement que vous n’êtes pas d’accord.
Partagez ce message pour que nous soyons tous ensemble plus vigilant face à l’injustice.

Par Carlos De Bordeau

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