S'il faut parler de curiosité planétaire, Santchou en est une. Plusieurs concessions dans cette Commune située dans la plaine Mbo'o restent sevrées de toilettes.

Les occupants de ces concessions se mettent à l'aise à qui mieux mieux, créant ainsi une pollution qui s'aggrave avec la montée des eaux.  

C'est l'une des curiosités de la Commune d'arrondissement de Santchou, à côté de l'absence de station de ravitaillement en carburant. Plusieurs familles de cette localité vivent encore dans des domiciles sans WC. Dans certains domiciles, deux planches parallèles suspendues à un trou et entourées de vieilles feuilles de tôles ou de vieux draps font encore office de WC, comme dans les années pré coloniales.  

D'après les informations,  ces familles ne disposant pas de toilettes, ont mis sur pied une stratégie  qui consiste à << faire les besoins dans des seaux et uniquement la nuit, et de déverser le contenu dans les champs environnants le matin venu>>, nous renseigne ainsi monsieur Nyouha, habitant du quartier Kassalafam.

Certains, par contre, ont opté pour la technique du co-toilettage. Faire ses besoins chez le voisin est ainsi devenu une habitude et un mode de vie pour plusieurs.

Les différentes campagnes de sensibilisation de la Commune à travers son service d'hygiène pour forcer ces appartements à se mettre en règle sont jusque-là restées improductives.

Pour le chef du quartier Kassalafam, cette situation est surtout due au fait que, <<le quartier Kassalafam qui est le premier créé de la commune, est aujourdhui à grande majorité constitué de population vieillissante>> d'où la <<difficulté de ses habitants à se procurer des toilettes>>.

Santchou : un sol particulièrement complexe

Avec les saisons de pluies, ces pratiques insalubres entraînent une  pollution ambiante autour des maisonnettes. En effet,  Santchou étant situé dans une zone de basses terres, quelques minutes de pluie suffisent pour faire sortir les eaux du sol. Les montées d'eaux régulières que connaît la ville entraînent le transport de ces défections à l'air libre à des dizaines de kilomètres. Certaines fosses septiques voient également leurs contenus sortir de leur milieu naturel,  entraînés par les eaux de pluies créant ainsi une réelle pollution environnementale.

Pour mettre un terme à ce phénomène d'habitat sans toilettes et réduire les cas de pollution dans la cité rizière,  le service d'hygiène de la Mairie de Santchou, a décidé de passer à la phase répressive, avec des amandes.

Cyrille De Fopossi.