Succession à la Chefferie Ntsingbeu : Dr Metangmo Fo'o Kemvou sort de sa réserve et parle !

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  • Rédigé Par MenouActu    


  • Mis a jour 06/09/20 à 11:45

La polémique au sujet de la succession au trône de ce village du groupement Bafou n’est pas prête à se taire. Alors qu’un nouveau chef a récemment été désigné pour succéder au défunt Chef Kenhago Robert,


la faction du Dr Metangmo Pierre Marie ne se montre pas prêt à accepter ce qu’ils considèrent comme une usurpation de trop. Ils en appellent à la décision des autorités compétentes qui malheureusement tarde à arriver afin que toute la lumière soit faite à ce sujet.

Les tensions qui ébranlent le climat social de ce village du Groupement Bafou ne datent pas d’aujourd’hui ; elles sont bien plus vieilles qu’on ne le pense. L’histoire nous apprend que la question de la succession légitime à la tête de cette chefferie de 3e degré remonte aux années 1955. Au moment où S.M Kenhago Robert est désigné par son Feu Papa pour lui succéder au trône. Ils sont à ce moment traduits en justice par la lignée des Kemvou qui estiment que ce qui a été à leurs ancêtres doit leur revenir.  Comme l’a fait savoir Dr Pierre Marie Metangmo qui vient de donner un point de presse face aux médias locaux et nationaux, « Le problème de la chefferie Ntsingbeu est si facile à comprendre. Il s’agit d’un détournement de lignée qui a été perpétrée dans les années 55. On se retrouve dans un cas de figure où un chef en mourant a laissé son successeur parmi ses enfants n’avait que cinq ans. Mais les notables au lieu d’élever l’enfant jusqu’à sa maturité et lui donner la chefferie, on s’est retrouvé dans un système de régence dans lequel un premier régent a gardé, puis un second et un troisième. Donc à la mort du troisième en 1955 alors que le Chef légitime demande à ce que lui soit restitué ce qui lui revient de droit ; on se retrouve dans un conflit où avec la complicité des notables et du Chef supérieur de l’époque la chefferie est à nouveau transférée par quelques manœuvres à un autre fils de la famille des régents.  Il s’agit là de M.Kenhago Robert. C’est là toute l’intrigue de la Chefferie Ntsingbeu.»

Mais ce vent d’agitation va baisser jusqu’en 1992, année où l’affaire connaitra un nouveau rebondissement.  

« Face à ce type d’injustice comme celle-là nous avons laissé les choses avancer jusqu’en 1992. Face aux malheurs qui s’abattait de plus en plus sur le royaume vu qu’on ne peut détourner ni contourner la tradition, le Chef supérieur le Docteur Kana Paul vient m’introniser dans les règles de l’art. le La’akem et on fait une sortie publique comme le veulent les us et coutumes en présence du Chef Foto et tout. C’est alors en ce moment après mon intronisation traditionnelle qu’on s’est aperçu que M. Kenhago, fils du troisième régent avait un arrêté préfectoral qui faisait de lui le chef Tsingbeu. Depuis ce temps on se bat pour que l’arrête pas de lui moi puisque je suis le successeur le successeur du fils légitime du chef qui est descendant de la lignée originale. C’était donc la responsabilité du chef supérieur Bafou de venir réparer ce qu’il a fait depuis ces années et à l’administration de joindre la légalité à la légitimité. Alors avec la présence de M.Kenhago Robert, il a été convenu pour ne pas faire une vacance artificiellement de patienter et d’attendre la vacance naturelle pour que le pouvoir soit passé à qui de droit », décrie le Fo’o Tsalah Dr Pierre Marie Metangmo.

Depuis lors, c’est environ dix descentes des autorités administratives ont été recensées à Tsingbeu pour examiner la situation ; une kyrielle de correspondances administratives et traditionnelles pour calmer les tensions, mais sans jamais prononcer un verdict définitif à ce sujet ; entretenant ainsi une sorte de jeu du ping pong qui a durant des décennies jusqu’à ce que survienne le décès du Chef Kenagho Robert en juin dernier. La descente du préfet de la Menoua pour régler définitivement le conflit prévue le 5 Aout va pourtant avorter sans procédure. En lieu et place du préfet, c’est une autre correspondance de trois pages qui est transmise aux populations déjà réunies ce jour espérant l’issue définitif de ce conflit. Un document dans lequel l’autorité revient sur la question sans toutefois trancher comme censé l’être l’affaire.  Sa conclusion se résumant en ces termes : « il appartiendra dès lors aux notabilités de Ntsingbeu de se prononcer, de façon nette, claire et définitive suivant les us et coutumes de leur village et devant leurs peuples si le poste devrait revenir à Dr Pierre Marie Metangmo, petit fils du Chef Kemvou ou continuer dans la lignée de Chef Kenhago Robert », peut-on lire dans le Document estampillé du Préfet Mboké Godlive Ntua.

Réagissant à ce sujet Dr Pierre Marie Metangmo exprime son ébahissement, « voilà donc le moment est venu et au lieu que les choses se passe comme il avait été dit, on se retrouve face à des intrigues les plus inattendues. Dans un imbroglio qui ne dit pas de nom. C’est dommage que les gens refusent d’admettre une affaire qui est claire comme l’eau de roche. Ce combat un combat qui se positionne dans la défense de notre patrimoine culturel, de nos traditions. On pourrait se demander pourquoi je réclame ceci. En réalité, je ne discute de rien avec quelqu’un, je le suis et je ne demande qu’à être où je suis censé être.  Si ma prière du fait que ce sang qui coule dans mes veines est celui de la justice, de l’équité, de la probité, sur la vérité entre autres valeurs que doit avoir un chef est donc le seul que les dieux de notre village doivent entendre, mais j’aurai tort d’abandonner juste pour le simple fait que le bon dieu a permis que dans mes efforts je devienne un expert, je deviens docteur international. Mais je ne peux pas à cause de cela refuser de venir officier à ce que je suis censé faire pour que les ancêtres apportent la bénédiction dans notre village. »

Dans la foulée, les obsèques du Chef Kenagho ont été organisés malgré l’interdiction du Ministre de l’Administration Territoriale Paul Atanga Nji relayée par le Sous-préfet de l’arrondissement de Nkong-ni Mobega Mobega Thierry demandant de surseoir à toute manifestation relative à ces obsèques et à la désignation d’un nouveau chef. C’est ainsi que du 11 au 15 Août dernier, l’on a assisté à des obsèques organisées au sein de cette chefferie qui ont justement conduit à l’arrestation de Sieur Kenhago Etienne Eric comme nouveau fo’o Tsingbeu, puis présenté au peuple.

Les dernières volontés du défunt chef Kenhago Robert ont été exécutées comme l’a précisé le chef supérieur du groupement Bafou lors de ce rituel de S.M Kenhago Robert.   « Nous avons fait ce que les traditions Bafou imposent. J’ai vécu de bout en bout les événements et j’ai pris les décisions qui s’imposent en tant que Chef Bafou pour m’accommoder à ce que la tradition me recommande de faire. Aujourd’hui nous sommes venus accomplir la dernière volonté de notre ami, notre fils Kenagho Eric Etienne a été désigné comme le Chef Ntsingbeu et la joie est immense pour toute la population » dixit S.M Fo’o Ndong Kana Victor III

Si dont pour la faction du Chef Kenagho le dossier est désormais clos comme l’a indiqué le Président du Comité de Developpement M. MOMO Jean « le problème de la Chefferie de Ntsingbeu court depuis 28 ans, et Dieu merci aujourd’hui c’est l’apothéose. Les gens sont venus voir, ils ont vu. Ils osnt rentrés satisfaits », exultait-il.

Toute chose qui ne lasse pas Dr Pierre Marie Metangmo plutôt serein et qui croit dur comme fer que l’administration se prononcera de façon juste et impartiale pour l’intérêt suprême du peuple Ntsingbeu.

« Quoi qu’il en soit, l’arbitre c’est l’administration. Il a été demandé d’attendre ; alors nous ne ferons pas pression sur cette administration là pour que la décision soit rendue. Alors nous attendons sagement la décision et nous sommes persuadés, convaincus que l’administration fera son travail ayant suffisamment analysé les faits et que toute la vérité soit établie pour que Tsingbeu soit enfin prospère comme on le voit ailleurs, car toutes les cartes ont en place pour que le développement Tsingbeu s’articule avec la modernité pour une émergence comme nous l’avons toujours souhaité. »

L’affaire est à suivre !

Par JKT pour www.menouactuweb.com

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