Le 5 novembre 2024, une journée qui restera gravée dans la mémoire des Camerounais. La falaise de Dschang, un site naturel magnifique, s'est transformée en un piège mortel.

Un double éboulement a frappé la route, emportant avec elle des vies humaines et laissant derrière elle des familles dévastées.

Symaro Mebego, journaliste reporter d'images et directeur de publication du journal citoyen Menouactu, était sur place. Voici son témoignage :

"Je me souviens de ce jour-là, j'étais encore en convalescence, mais l'appel d'un élu local m'a poussé à sortir de mon lit pour aller voir ce qui se passait. Sur place, j'ai vu des scènes de désolation, des gens qui essayaient de se frayer un chemin à travers les décombres, des véhicules coincés, des cris de détresse...

Les autorités ont rapidement dépêché des équipes pour dégager la route, mais sans succès. Les abeilles qui avaient été dérangées par le premier éboulement ont rendu les opérations difficiles. Et puis, il y a eu ce deuxième éboulement, qui a tout emporté sur son passage.

J'ai filmé la scène, impuissant face à la colère de la nature. J'ai vu des gens ensevelis sous les décombres, des véhicules détruits... C'était un cauchemar.

Après l'éboulement, j'ai aidé à secourir les blessés, à sortir les gens des décombres. J'ai vu des scènes de désespoir, des familles qui cherchaient désespérément leurs proches. C'était un moment de grande détresse.

Un an après, les familles des victimes sont toujours en deuil. Les autorités ont travaillé pour dégager les décombres et reconstruire une voie provisoire de contournement, la traversée toujours encours de contraction, mais les plaies sont encore fraîches. Les familles qui ont perdu des proches sont toujours à la recherche de réponses, de justice.

Je me réjouis que ma vidéo ait pu aider les autorités à planifier les fouilles et à retrouver les restes des disparus. Mais je suis attristé que certaines personnes aient repris ma vidéo sans scrupule, en effaçant mon logo et en se l'appropriant.

Je rends hommage aux victimes de ce drame et à leurs familles. Que les âmes des disparus reposent en paix. Que les familles trouvent la force de continuer et que les autorités prennent les mesures nécessaires pour éviter de telles tragédies à l'avenir.

Bilan du drame :

- 12 corps extirpés des décombres

- 1 corps retrouvé en mars dernier lors des travaux de reconstruction

- Plus d'une vingtaine de familles ont campé sur le site pour espérer retrouver les restes de leurs proches

Un an après, les plaies sont encore fraîches.

Par SM pour le journal citoyen Menouactu https://www.menouactuweb.com