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- Rédigé Par MenouActu Suivre @MenouActu
Le tribunal de grande instance de la Menoua, siégeant en matière criminelle, s’apprête à entendre, le 27 janvier 2025, une affaire qui suscite une vive émotion dans la société camerounaise : le féminicide présumé du Dr Blanche Ndontsa.
Son époux, Christian Fouelefack, enseignant d’histoire à l’Université de Dschang et président du parti du triangle National (PTN), comparaitra pour répondre des charges graves qui pèsent sur lui.
L’affaire remonte au 13 avril 2024. Après 12 ans de mariage, Christian Fouelefack est accusé par la famille de sa femme d’avoir provoqué sa mort et d’avoir déplacé son corps pour masquer les faits. Deux autopsies ont conclu à une "mort violente par traumatisme crânio-encéphalique avec déplacement de corps". Placé en détention provisoire depuis le 5 juin 2024, l’accusé continue de clamer son innocence. Mais le dossier d’instruction évoque des charges suffisantes pour engager un procès.
Une affaire qui résonne dans une société meurtrie
Le féminicide présumé de Blanche Ndontsa s’inscrit dans un contexte où les violences conjugales et les féminicides augmentent de manière alarmante au Cameroun. Ces drames révèlent non seulement un échec dans la protection des femmes, mais également une tendance inquiétante à banaliser des comportements violents. Trop souvent, ces violences, physiques ou psychologiques, sont minimisées, tolérées ou justifiées au nom de la tradition ou de la préservation de la cellule familiale.
Blanche Ndontsa n’est malheureusement pas la seule victime de cette tragédie silencieuse. Chaque année, des dizaines de femmes meurent sous les coups de leurs conjoints ou se retrouvent brisées, physiquement et moralement, par des années d’abus. La peur, le manque de soutien ou l’espoir que les choses s’améliorent les poussent souvent à rester, au péril de leur vie.
Une société interpellée
Le procès de Christian Fouelefack est un appel à la prise de conscience collective. Les femmes victimes de violence doivent comprendre qu’elles ne sont pas seules et qu’il est impératif de briser le silence. Partir d’un foyer violent n’est pas un échec, mais un acte de survie et de courage. Il est vital de signaler tout acte de violence aux autorités compétentes, que ce soit la police, les services sociaux ou les associations d’aide aux femmes.
Les familles et la société ont également un rôle crucial à jouer. Soutenir une femme dans sa décision de quitter un mari violent est essentiel. Trop souvent, les victimes sont culpabilisées ou ramenées dans un foyer toxique sous prétexte de préserver l’honneur familial. Mais qu’en est-il de leur droit à la vie et à la dignité ?
L’urgence d’agir ensemble
Les autorités camerounaises doivent renforcer les dispositifs de prévention et de protection. La lutte contre les féminicides commence par une sensibilisation accrue, mais aussi par des mesures concrètes : des lignes d’urgence accessibles, des refuges pour les femmes en danger et des sanctions sévères pour les contrevenants.
Pour les femmes, le message est clair : ne pas attendre que la situation s’aggrave. Il est crucial d’agir dès les premiers signes de violence. La vie de Blanche Ndontsa, femme médecin et modèle de réussite, a été brutalement interrompue. Elle aurait peut-être pu être sauvée si elle avait été soutenue ou si des mesures avaient été prises plus tôt.
Le procès qui s’ouvre le 27 janvier 2025 est une opportunité non seulement de rendre justice à une victime, mais aussi de rappeler que les violences conjugales ne doivent jamais être tolérées. Il est temps que chaque femme se sente libre de vivre sans peur et que chaque citoyen s’engage à dénoncer ces actes barbares. Ensemble, nous pouvons bâtir une société où plus jamais une vie ne sera volée par la violence conjugale.
Blaise ETONGTEK pour le journal citoyen Menouactu
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