Message à la jeunesse : À quoi sert-il d'avoir du talent si l'on est pas en sécurité ?

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  • Rédigé Par MenouActu    


  • Mis a jour 11/02/23 à 18:40

Telle peut-être la question à se poser après le 40eme discours du président à la jeunesse camerounaise. L' inexistence du minimum hommage au jeune journaliste Martinez Zogo dans ce discours pousse à s'interroger.


Paul Biya est-il véritablement au courant des préoccupations actuelles et futures de la jeunesse camerounaise ? Celle si peut-elle réellement «compter» sur lui comme il l'a laissé entendre ?


En tant que jeune, Martinez Zogo aura «déployé des efforts  méritoire et mobilisé d'importantes ressources financières» pour faire dignement son travail. Mais les promesses de sécurité qui jonchent le discours présidentielle n'ont pas réussi à sauver ce jeune ambitieux et travailleur des gangsters tapis dans l'ombre, et parfois au sein du pouvoir étatique.

Comment comprendre que  le Président de la République dans son allocution ce 10 février, puisse parler de faire du Cameroun un «pays libre...» comme étant  «une mission sacrée» sans évoquer un seul instant, le cas de ce jeune journaliste assassiné froidement pour avoir fait dignement son travail ? Même un simple message d'hommage aurait certainement réconforté les cœurs de plusieurs jeunes.


Comment les jeunes ne vont-ils être «gagné par le doute et la peur du lendemain» dans l'accomplissement de cette mission de développement à laquelle le Président les convie ?

Les jeunes ayant pris des positions contraires à celles de certains hommes politiques et hommes d'affaires ont connu des fins humiliantes comme celles de Martinez Zogo, Samuel Wazizi ou encore Paul Chouta.


Comment la jeunesse camerounaise ne «baissera-t-elle pas les bras» quand certains déploient face à elle une « intelligence, une sagesse et une détermination, des compétences et des talents» criminels pour la faire taire?


«Intelligent» qu'il était, Martinez Zogo ne s'était jamais découragé «face à la première difficulté». Malheureusement, son courage n'aura servi à rien , surtout que ses assassins courent toujours et hantent sans doute plus d'un jeune. À défaut de mentionner son courage tout au long de son discours, le Président Paul Biya devrait offrir à la jeunesse les responsables de ce crime moyenâgeux.

Ce serait alors la plus belle signification de «vous pouvez compter sur moi» .


En outre, et contrairement à plusieurs jeunes, Martinez  n'avait jamais «céder au découragement qui pousse certains jeunes...sur le chemin périlleux de l'immigration clandestine» comme l'a regretté le Président. Il aura au contraire de son vivant «serré la ceinture» avec une grande « résilience », faisant ainsi confiance aux institutions étatiques. C'est malheureusement devant une de ces institutions dédiées à la sécurité des camerounais, que le jeune homme des «embouteillage» a été enlevé par des individus non identifié le 17 Janvier .


Très écouté en son temps,  le journaliste d'amplitude FM vivait au «rythme de son temps». C'est dans ce sens qu'il « tirait avantage du développement numérique et technologique pour améliorer dans le monde réelle...» ses «conditions de vie mais aussi celles de ses compatriotes» tel que souhaité par Paul Biya. Mais ce désir de faire connaître son travail lui aura coûté la vie.


Le discours du président de la République aura ainsi manqué parfois de réalisme, au moment où l'actualité en général est secouée par l'assassinat de ce jeune qui comptait sur le président et les institutions de son pays pour le libre exercice de son travail.


Cyrille De Fopossi pour le journal citoyen Menouactu

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