Phénomène des accidents de la circulation au Cameroun ; Ddn Tague : C’est le pauvre qui meurt

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  • Rédigé Par MenouActu    


  • Mis a jour 23/08/17 à 13:41

J’écris cet article suite à la multitude des accidents de la route de ces derniers temps.


Lorsqu’une nouvelle compagnie de transports interurbains voit le jour,  elle a en général des BUS neufs et tout se passe bien. Les passagers se ruent vers la nouvelle venue et apprécient le service.

Mais avec le temps, ces bus vieillissent et dans la plupart du temps, ne sont pas renouvelés et les accidents commencent à pointer leur nez. Le code de la route a été imaginé de sorte que si tous les usagers le respectent, il y’aurait zéro accident mais le respect de code n’est pas tout. Je suis curieux de savoir la proportion des accidents du à la défaillance technique du véhicule et je parie qu’elle est très importante. Je n’ai pas de statistique officielle mais je fais juste un constat de mémoire à savoir que si une compagnie tourne 5 ans sans accident et que les accidents commencent à devenir monnaie courante dès la cinquième année, comment ne pas pointer du doigt la vétusté des véhicules. J’ai entendu un jour à la gare « terminus mimboman » de Yaoundé, un racoleur pour convaincre un passager de venir dans leur compagnie et non chez le concurent dire « c’est ta vie, c’est toi qui voyage, leur bus là est trop vieux. Leur bus s’appelle anaconda, il avale les passagers en route ». Pourquoi les propriétaires d’agence de voyages ne renouvellent pas leurs flottes ? Pourquoi faire ? Après tout lorsqu’un propriétaire d’agence quitte Douala pour Bafoussam, est-ce qu’il emprunte un de ses bus ? La réponse est NON. Il se déplace dans son 4*4 hyper sécurisé. Pourquoi risquer sa vie dans ses cercueils ambulants ?

Quant aux accidents en ville, c'est à très souvent des accidents impliquant un poids lourd vieux comme le monde avec certainement des systèmes de freinage hors d'usage et au volant, le chauffeur n'est jamais le propriétaire du camion.

Tout ceci pour dire que derrière la majorité des accidents de la circulation, se cache un acteur économique, parfois très riche qui ne risque aucunement sa vie. Après tout, c'est le pauvre qui meurt, pas le riche.

On peut ainsi se poser la question du niveau d’intelligence spirituelle de ces opérateurs économiques. A savoir que lorsqu’un homme d’affaires prend la décision de lancer une compagnie de transport interurbain DSCHANG-DOUALA par exemple, qu’est ce qui l’anime vraiment ? L’envie de rendre service aux populations (service payant bien sur) ? Ou juste l’envie de se remplir les poches de sorte que 5 ans plus tard, ayant déjà eu un retour sur investissement, il n’est plus préoccupé par l’état de sa capacité de production. Comment réagit cet opérateur économique lorsqu’il apprend qu’un de ses bus est impliqué dans un accident ayant causé X morts ? Comment réagit ce propriétaire de camion lorsqu’il apprend que son camion sans freins a tué X personnes au carrefour Ndokoti ? Et les chauffeurs qui après tout ne sont que des employés ? Est-ce qu’ils exigent de réaliser eux-mêmes le contrôle technique d’un véhicule avec d’en prendre le volant, ou compte-t-il toujours sur autre chose pour lui sauver la vie ?

Je me pose toutes ces questions. En attendant, c’est toujours le pauvre qui meurt.

Ddn Tague, entrepreneur

Paris le 22 août 2017

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