Promotion de l’agriculture biologique à dschang : Des agriculteurs ont été formés à la pratique d’une agriculture biologique.

  • Ajouter le 05/10/17
  • 0 Commentaire
  • 1264
  • Rédigé Par MenouActu    


Cinquante-sept agriculteurs de la commune de Dschang vont à l’école d’une agriculture biologique. Les travaux qui viennent de commencer se poursuivent par la pratique, en grandeur réelle.


Après Nkong-Ni et Fongo-Tongo le mois passé, cinquante-sept agriculteurs de l’arrondissement de Dschang viennent de prendre part à un atelier organisé par l’ONG "GADD", Groupement d’appui pour le développement durable, avec le soutien financier de l’ONG allemande "Pain pour le monde". Le thème a porté sur les avantages d’une conversion en l’agriculture biologique (AB).

Dans son mot de bienvenue, Pr Temgoua Emile, premier adjoint représentant le maire empêché, a vu dans l’AB une voie tout indiquée « (…) pour nourrir de manière saine et durable la population mondiale, qui atteindra neuf milliards en 2050… »

Délivrant son discours d’ouverture des travaux, le sous-préfet, représenté par l’adjoint d’arrondissement, a présenté l’AB telle « (…) une porte nouvelle qui s’ouvre devant nous… » Il a ajouté qu’en « (…) l’explorant bien, elle pourrait nous introduire dans un avenir meilleur… »

La présentation des modules de travail a aidé à lever le voile sur l’objectif global de l’atelier : mettre en lumière l’importance de l’AB pour l’amélioration de la durabilité des systèmes agricoles et des conditions de vie des populations.

De manière plus spécifique, cette journée de travail a permis : d’améliorer la connaissance des principes de base et des pratiques de l’AB, d’explorer les multiples bénéfices de l’AB, de rétablir la vérité face aux préjugés sur l’AB, d’identifier et sélectionner des producteurs intéressés par une conversion en l’AB.

Définissant l’AB, Hervé Bouagnimbeck, professionnel d’appui au GADD, a dit qu’il s’agit d’un système de production qui entretient la santé des écosystèmes et des personnes. Et pour fonctionner, ce système s’appuie à la fois sur : des processus écologiques, la biodiversité et des cycles adaptés aux conditions locales. Ainsi vu, l’AB allie tradition, innovation et science au bénéfice de l’environnement commun.

Ce mode de production alimentaire est basé sur quatre principes. Il y a en tête le principe de santé des écosystèmes. Il va de la production à la consommation, en passant par la transformation et la distribution. Vient ensuite le principe d’écologie, qui demande une gestion biologique adaptée aux conditions, à l’écologie, à la culture et à l’échelle locales.

Une conversion progressive permet de faire des comparaisons avec les anciennes pratiques.

Puis, le principe d’équité qui voudrait que les relations humaines soient assurées de sorte que tous les maillons de la chaîne alimentaire (producteurs, salariés agricoles, transformateurs, distributeurs, consommateurs) s’épanouissent. Le bétail doit par ailleurs être élevé dans des conditions de vie conformes à son comportement naturel.

Sans être moins important, le principe de précaution est le dernier. Ainsi, précaution et responsabilité sont les points clé des prises de décisions concernant la gestion, le développement et l’investissement en AB. Bien qu’insuffisante, la science est ici nécessaire, car elle permet de s’assurer que l'AB est saine, écologique et sans risque.

Les méthodes de fertilisation des sols sont basées sur : la rotation et/ou l’association des cultures, l’utilisation d’engrais organiques (compost, engrais verts, fumier). Parallèlement, la gestion des ravageurs et des maladies en AB met l’accent sur la prévention, ainsi que sur le maintien des populations de ravageurs et de la nocivité des maladies existantes, à de faibles niveaux.

Des méthodes curatives sont aussi possibles quand cela s’avère nécessaire. Elles incluent : la lutte biologique, qui revient à utiliser les ennemis naturels des ravageurs ; le contrôle mécanique avec pose de pièges ; la lutte directe avec des pesticides à base d’extraits de plantes disponibles localement (neem, piment, ail, titonia ou fleur jalousie…)

Aux participants à l’atelier de Dschang, il a été conseillé de s’engager graduellement à la conversion en l’AB. Cette gradualité a l’avantage de permettre à l’agriculteur de faire des comparaisons avec ses anciennes pratiques. Et naturellement, la phase de la pratique sur le terrain n’a pas été oubliée.

Roch Kenfack

.