Saisie des biens de feue françoise Foning : La famille sous pression de la Société de Recouvrement des Créances (SRC)

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  • Rédigé Par MenouActu    


  • Mis a jour 24/09/24 à 8:17

Neuf ans après la mort de Françoise Foning, ancienne maire de Douala 5e, une nouvelle secoue sa famille. La Société de Recouvrement des Créances (SRC) réclame désormais une somme de 2 milliards de francs CFA à la famille de la défunte. Ce jour, la société


a procédé à la saisie des biens de l’ex-maire, une situation qui suscite de vives réactions.

Retour sur le parcours de Françoise Foning

Françoise Foning, de son vrai nom Françoise Tsopgny Nguiazong, est née en 1949 à Bafou. Femme d’affaires accomplie et politicienne influente, elle a su marquer le Cameroun à plusieurs niveaux. Après avoir été Première Dauphine de Miss Indépendance 1960, elle se lance dans les affaires avec une formation en secrétariat, devenant propriétaire de taxis et d’un cabaret. Elle a ensuite fondé et dirigé plusieurs entreprises, ce qui lui a permis de devenir une figure majeure du secteur économique au Cameroun. En tant que présidente de l’association des femmes d’affaires du Cameroun, elle a aussi œuvré pour l’émancipation économique des femmes.

Sur le plan politique, Françoise Foning a été maire de Douala 5e et députée du Wouri, soutenant activement le régime du président Paul Biya. En 1997, elle a remporté les élections législatives, consolidant son rôle au sein du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC). En dehors de ses fonctions locales, elle a également dirigé plusieurs organisations internationales comme l’Association mondiale des femmes chefs d’entreprises et le Réseau africain pour le soutien à l'entrepreneuriat féminin (RASEF).


Françoise Foning a laissé une empreinte indélébile dans la société camerounaise avant de décéder tragiquement dans un accident de circulation le 23 janvier 2015. En hommage à ses réalisations, un quartier de Douala, Bepanda, porte son nom. Elle a également été décorée du titre de Grand officier du Mérite camerounais, parmi d'autres distinctions honorifiques.


Les bien saisis: un choc pour la famille


La récente saisie des biens de Françoise Foning par la SRC a été un coup dur pour la famille. Selon Kevin Tiogo, journaliste à Équinoxe TV, la société de recouvrement a fait irruption au domicile de la défunte, réclamant le paiement de 2 milliards de francs CFA. Ces biens, qui comprenaient des propriétés immobilières et des entreprises, auraient été saisis pour couvrir cette dette colossale.


Cette action brutale a choqué la famille et la communauté Bafou, qui considèrent cette saisie comme une atteinte à la mémoire de la défunte. En effet, Françoise Foning, en tant que soutien fidèle du régime, avait beaucoup contribué au développement de sa région et à l’émergence des femmes dans le secteur des affaires. Aujourd’hui, voir ses biens confisqués par l’État et la SRC est perçu comme une forme d’ingratitude.

Selon les informations recueillies, la saisie des biens de Françoise Foning est liée à des dettes impayées accumulées par ses entreprises. Après sa mort, plusieurs de ses sociétés auraient eu des difficultés à honorer leurs engagements financiers, notamment envers l’État et certaines banques. Ces dettes auraient conduit à l’intervention de la SRC, une société spécialisée dans le recouvrement des créances impayées.


Il est important de noter que la SRC agit souvent sur mandat de l’État ou des institutions bancaires pour récupérer des fonds dus. Dans ce cas précis, il semble que les dettes contractées par Françoise Foning avant sa mort aient continué de croître, jusqu’à atteindre la somme faramineuse de 2 milliards de francs CFA. La SRC aurait donc été mandatée pour procéder à la saisie des biens de la défunte afin de rembourser cette dette.


Les réactions de la communauté Bafou de la Menoua et des proches.


La saisie des biens de Françoise Foning a provoqué une vague d’indignation au sein de la communauté Bafou, dont elle était une figure éminente. Pour beaucoup, cette action est perçue comme un manque de respect envers la mémoire de celle qui a tant œuvré pour le Cameroun. Plusieurs proches de la défunte estiment que l’État aurait dû faire preuve de plus de retenue dans cette affaire, compte tenu de la stature de Françoise Foning.


Des voix s’élèvent également pour dénoncer la manière dont la saisie a été menée. Selon Kevin Tiogo, la SRC est arrivée sans prévenir, et la famille a été prise de court par cette intervention. Les proches de la défunte auraient voulu un règlement plus apaisé de cette situation, en trouvant un compromis avant d’en arriver à la saisie.


La famille face à un dilemme


Aujourd’hui, la famille de Françoise Foning se retrouve dans une situation difficile. Non seulement ils doivent faire face à la perte des biens de leur mère, mais ils sont également confrontés à la nécessité de rembourser une dette qu’ils n’avaient pas anticipée. Cette dette de 2 milliards de francs CFA constitue une charge énorme pour la famille, qui devra peut-être se résoudre à vendre d’autres biens pour s’en acquitter.


Les enfants de Françoise Foning, qui ont repris les rênes des entreprises de leur mère après sa mort, devront également trouver des solutions pour redresser la situation financière des sociétés laissées en héritage. Cela s’avère être un défi majeur, surtout dans un contexte économique difficile.


Une affaire qui divise l’opinion


La saisie des biens de Françoise Foning par la SRC a suscité des réactions contrastées au sein de l’opinion publique camerounaise. D’un côté, certains estiment que la loi doit être appliquée de manière égale pour tous, quelle que soit la stature de la personne concernée. Pour eux, si des dettes existent, il est normal que des mesures soient prises pour les recouvrer, même s’il s’agit des biens d’une personnalité aussi respectée que Françoise Foning.


D’un autre côté, de nombreux Camerounais considèrent cette saisie comme une atteinte à la mémoire de la défunte. Pour eux, Françoise Foning a tellement donné au pays qu’elle méritait un traitement plus respectueux. Certains déplorent également le manque de communication entre la SRC et la famille, estimant qu’une solution plus diplomatique aurait pu être trouvée pour éviter d’en arriver à une saisie aussi brutale.


Que réserve l’avenir ?


L’avenir de cette affaire reste incertain. La famille de Françoise Foning pourrait choisir de contester la saisie en justice, bien que cela représenterait un processus long et coûteux. Dans tous les cas, ils devront trouver une solution pour régler la dette de 2 milliards de francs CFA réclamée par la SRC, sous peine de perdre définitivement les biens de la défunte.


Cette affaire met également en lumière la difficulté de gérer l’héritage des personnalités publiques après leur décès. La question des dettes, souvent laissées en suspens, devient un problème majeur pour les héritiers, qui doivent alors faire face aux créanciers. Dans le cas de Françoise Foning, cette situation est d’autant plus complexe que ses entreprises étaient directement liées à son image et à son influence politique.


La saisie des biens de Françoise Foning par la Société de Recouvrement des Créances est une affaire sensible qui divise les Camerounais. Si certains soutiennent que la loi doit s’appliquer à tous, d’autres déplorent le manque de respect envers la mémoire d’une femme qui a tant contribué au développement du pays. La famille de Françoise Foning, de son côté, se retrouve dans une situation délicate, confrontée à une dette colossale et à la perte des biens de leur mère. Cette affaire rappelle l’importance d’une gestion prudente des dettes et des affaires après le décès d’une personnalité publique, et met en lumière les défis auxquels sont confrontés les héritiers dans de telles situations.


BLAISE ETONGTEK, pour le journal citoyen MenouActu

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