L’Association pour l’unité et le développement de l’Afrique, AUDA, a soufflé ses dix bougies la semaine passée. A cette occasion, elle s’est interrogée sur le devenir de l’unité africaine.

L’AUDA est l’Association pour l’unité et le développement de l’Afrique. Elle est née en 2007 à Dschang. C’était à la fin d’une "Grande conférence" organisée autour du thème "Unité africaine : mythe ou réalité ?" Pour la petite histoire, P^r Pondi Jean Emmanuel, le conférencier, avait alors lancé un défi à la jeunesse présente. Relevant le défi, l’AUDA a vu le jour et Pondi en a été coopté parrain et président d’honneur.

C’est cette organisation de la société civile qui a soufflé ses dix bougies le mois en cours, tout au long de la semaine écoulée. Marquant un arrêt pour la circonstance, les membres de l’Association ont mis ce temps à profit pour faire le bilan du chemin parcouru, et poser un regard prospectif sur les axes à donner à l’AUDA de la décennie à venir.

Tout au long des dix années passées, l’AUDA a « (…) contribué à sa manière à la sensibilisation des africains et au développement du continent, à travers des séances hebdomadaires d’investissement humain exécutées par ses membres, des expositions, des séminaires et des ateliers de renforcement des capacités à l’intention du public, l’organisation de conférences en liens toujours étroits avec l’actualité… »

Se teintant alors des couleurs mises en valeur par l’orateur d’il y a dix ans, l’AUDA se veut, sur le plan idéologique, clairement marqué par le panafricanisme.

Au programme de la semaine de fête, le public de la cité estudiantine a eu droit à « (…) une exposition-photos sur les activités de l’AUDA, ainsi que des grandes figures de l’histoire de l’Afrique, sur une artère de la ville très fréquentée par des scolaires, élèves et étudiants… »

L’après-midi du jeudi 9 novembre, comme pour se remémorer le cadre et les circonstances de sa naissance, les équipes, de l’AUDA et de l’Alliance franco-camerounaise, ont organisé une conférence qui a eu pour thème : "La marche vers l’unité africaine : évaluation et perspectives."

Cette soirée a été animée par deux orateurs : D^r Folefack Ernest, enseignant de droit international, en la faculté des Sciences juridiques et politiques de l’université de Dschang ; Tchaptchet René, communicateur, enseignant d’histoire, de géographie et d’éducation à la citoyenneté et à la morale.

Ce dernier a retracé le chemin parcouru depuis le XIX^e siècle, par des noirs-américains tels Williams Dubois, Marcus Garvey et d’autres, jusqu’à la reprise du flambeau par des leaders africains tels Nkrumah, Lumumba, Sankara, Kaddhafi… Cette démarche intellectuelle a permis à l’orateur de se livrer à la fin à une "Evaluation du chemin parcouru", qu’il a jugé mitigé.

L’AUDA a l’ambition de s’autonomiser financièrement.

Pour sa part, l’enseignant de droit international a planché sur les "Perspectives". Au terme de sa réflexion, il a affirmé que si des perspectives d’existence de l’Union africaine sont assez évidentes, « (…) la quête de l’unité du continent reste à explorer, dans nos engagements personnels… »

Conscient que ce combat relève plus d’une course de relais que de vitesse, il a mis son auditoire en garde : « (…) Si le flambeau laissé par les aînés n’est pas repris, ce sera la catastrophe. [Car], la seule chance d’échapper à une recolonisation, sous une forme ou une autre, est l’union de l’Afrique. Et il ne faut ni compter ni rien attendre des gouvernants, qui ne sont pas en place pour mener ce combat… »

Conscient que "L’important n’est pas les années passées, mais les combats à venir", comme aimait à le dire SE Ahmadou Ahidjo, l’Association a posé des jalons utiles à asseoir les bases de son autonomie financière. Avec un objectif initial d’autosatisfaction alimentaire de ses membres, l’AUDA a, selon les mots de Guechoua Léonel, vice-coordonnateur, eu l’idée de créer une plantation de bananiers-plantains, couplée à un élevage de poulets de chair.

Au jour de la célébration de son dixième anniversaire, l’exemple impulsé par l’équipe de l’AUDA a permis à l’Association, d’envisager les pistes de son autonomie financière.

Roch Kenfack