Dans une déclaration publiée sur son faceboock suite au double scrutin législatif et municipal du 09 février 2020 tenu au Cameroun, le sénateur émérite, candidat tombeur à la mairie de Dschang dénonce la complicité entre le partir au pourvoir et Elecam

 Le double scrutin législatif et municipal controversé du 09 février dernier auquel nous avons participé notamment en tant que candidats, nous a certes réservé une mauvaise fortune pour diverses raisons qui se passent de commentaires, comme les uns et les autres en savent suffisamment, chacun à sa manière.

Comme chaque acteur concerné en pareille circonstance, le SDF qui a impulsé en son temps, non sans péril, le retour à la démocratie et au multipartisme dans notre cher pays, a fait son choix et l’assume résolument comme en d’autres occasions. Seule l’histoire saura en donner le meilleur jugement.

Point n’est besoin de nous attarder sur les manœuvres classiques et d’autres techniques nouvelles de piraterie ou filouterie qui ont émaillé cette échéance, telles ces soi-disant « hôtesses d’accueil » nouvelle trouvaille d’ELECAM, ces nombreux prétendus « superviseurs » adeptes du parti des flammes, postés dans les parages ou recoins des bureaux de vote pour « motiver » les électeurs, ou encore ces espèces d’Ali Baba des temps modernes s’introduisant à souhait comme des gangsters d’un autre genre dans les bureaux de vote pour injecter des paquets d’enveloppes chargées (30 dans certains cas) dans l’urne, … Des actes ignobles posés sous le regard indifférent et complice des officiels (responsables d’ELECAM, Préfet et Sous-Préfet), des Présidents des bureaux de vote et des représentants de l’administration, qui plus est au mépris de la présence des forces de l’ordre pourtant prévues pour parer à pareille éventualité.

 Au-delà de ce qui précède, une édifiante et importante leçon magistrale à tirer de cette autre forfaiture qualifiée d’élection, c’est désormais cette propension de nombre de citoyens à rabrouer les discours de campagne basés sur les bilans ou réalisations antérieures furent-ils dignes d’éloges, pour plutôt réclamer l’argent, la bière et autres prébendes comme seule condition dont devront dépendre leurs suffrages. Chose à prendre désormais très au sérieux. En effet, il apparait que l’appauvrissement et la clochardisation des masses par le pouvoir en place, est en train de réduire progressivement une très bonne frange de la population à cette dépendance suicidaire qui du jour au lendemain compromet davantage et énormément les chances de réalisation par voie démocratique de cet idéal suprême commun qu’est ce changement (du mode de gouvernance) que nous appelons de tous nos vœux. A moins que dorénavant les partis d’opposition ne s’investissent dans une sorte d’intense campagne d’éducation politique en général et de sensibilisation sur les enjeux vitaux des élections en particulier.

Aussi voudrions-nous conclure cette communication en exprimant notre sincère et profonde reconnaissance à ces électeurs exceptionnels épris de bienveillance, de sens élevé de l’intérêt général et qui nous ont bien voulu nous accorder leurs suffrages, convaincus en cela par la pertinence de l’offre qui était la nôtre parce que unique en son genre.

Très patriotiquement

Etienne SONKIN